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Skydiving in Abel Tasman – A License – Coaching Jumps 04, 05, 06

13 May 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Vendredi 11 mai 2012 : C’est avec la satisfaction d’avoir bouclé mes 60 heures de travail hebdomadaire en quatre jours que j’ai posé mon vendredi. Cette semaine se finira par un long week-end de parachutisme. Du moins, c’était l’idée. En pratique, il pleuvait des cordes à Wellington quand je suis parti. J’espérais trouver du beau temps en arrivant dans l’Île Sud, mais bien que plus clément, on est encore loin du ciel bleu à l’horizon dégagé. Après quelques heures d’attente, une percée de soleil en vue, un premier vol se met en place. Je suis de la partie pour réaliser un coaching jump avec James, le même instructeur que j’avais percuté le week-end dernier. A première vue, il n’a pas l’air de trop m’en vouloir. On va pratiquer à nouveau les tournants et points de contact, tout en essayant de le faire de manière plus contrôlée cette fois-ci. A ma demande, on essaye une sortie différente ; j’escaladerai au dehors de l’avion et James sera à l’intérieur, à savoir l’inverse de ce à quoi j’étais habitué jusque là. Je dois admettre qu’il y a une bonne prise au vent quand on se tient sur la petite marche du Porter, le corps à l’extérieur. J’essaye autant que possible de me mettre dans une position confortable. Sans avoir le temps de crier garde, je vois James s’élancer et sauter. Je l’accompagne de mon mieux, mais quelque peu déstabilisé par la précipitation, je me retrouve dans une position verticale à laquelle il me faut quelques secondes pour me remettre à plat ventre. Après coup James m’explique qu’en l’absence de vent, ajouté qu’on soit nombreux, il ne faut pas attendre trop longtemps avant d’y aller sous risque que le dernier se retrouve trop loin de la drop zone, rendant son retour au bercail plus complexe. Les respirations profondes tout en prenant son temps, c’était pour la formation AFF. Maintenant, sans pour autant se précipiter, il s’agit de ne pas perdre de temps. Ceci étant dit, la chute se déroule plutôt bien, juste quelque peu confus quand à savoir à qui le tour de tourner et dans quel sens. En tous cas, pas de collision à signaler ! A 5500 pieds, James m’abandonne et commence à tracker, 500 pieds plus tôt que prévu. Je n’ai donc plus qu’à en faire de même. Décidément il m’aura déstabilisé cette fois-ci, mais j’imagine que c’est un juste retour des choses, sans rancune donc.
Alors que je me prépare à enchaîner, la météo tourne au vinaigre, nous sommes tous renvoyés chez nous. Avant de m’exécuter, je prends un petit moment pour pratiquer mon pliage de parachute. Mis à part quelques interventions de Mitch aux moments délicats, je suis ravi de ne m’en sortir pas trop mal. Du moins c’est ce que je crois ; vérification demain quand il s’agira de sauter avec.
En route pour la White Elephant Backapacker, une damoiselle en bord de route, dans un endroit où on ne peut s’arrêter facilement, tient une pancarte indiquant Nelson. Elle fait face exactement à la direction opposée à laquelle elle souhaite se rendre. Et il commence sérieusement à pleuvoir. Convaincu qu’elle est plutôt très mal partie, je mets mes warnings, je m’arrête pour lui faire signe de monter. Après tout je n’ai rien à faire cet après midi, je ne suis donc pas à un détour d’une heure trente prés. Après de sympathiques discussions autour des voyages et du sens de la vie en compagnie d’Irène l’hollandaise, ou plutôt du comment retourner à une vie normale après avoir tant voyagé, si tenter que la “normale” existe, je la dépose finalement à son auberge. Puis je reprends la route pour rejoindre la mienne. Le reste de la journée n’aura été que fainéantise au bord du feu, allongé dans un canapé, l’autobiographie de Bear Grylls dans les mains. Steak saignant et séance de cinéma privée au Gecko – littéralement la salle pour moi tout seul, allongé dans le sofa face au grand écran. Il n’y a pas à dire, même par temps pluvieux, c’est toujours agréable d’être en vacances ! Enfin… en week-end.

Samedi 12 Mai 2012 :
Il y a des jours comme ça où on se dit qu’on a bien fait de sortir du lit ce matin. Il y a des jours comme ça où on se dit qu’il va s’en falloir de peu pour tomber dans un coma profond ce soir. La journée a été exceptionnelle. Soleil radieux, vent proche de zéro. C’est aussi la première fois que je vois autant de parachutistes au drop zone ; le timing est parfait. On est capable d’alterner toute la journée des vols touristiques de tandems avec des vols uniquement sportifs. Tout cela ayant contribué au fait que j’ai pu réaliser aujourd’hui un record de 7 sauts, dont 3 en coaching. Premier coaching avec Mike et Kevin, les deux instructeurs avec qui je rigole le plus. On saute tous les trois pour réaliser une série d’enchaînements en l’air. Mis à part mon pied dans la caméra de Mike à un moment, tout se passe comme prévu. Suivi d’un coaching avec Kevin pour pratiquer les tournants à l’aide des jambes. Un peu moins naturel qu’avec les bras, mais tout aussi efficace. Entre deux solos où j’en profite pour étudier une nouvelle technique de tracking beaucoup plus efficace – j’ai enfin vraiment l’impression d’avancer comme une fusée dans une direction donnée, sans trop perdre d’altitude – je réalise un dernier coaching jump avec Anthony. Je ne le connais pas, physiquement il est deux fois plus petit que moi et il y a toujours cette appréhension avant de sauter avec un “inconnu”. Néanmoins c’est un vieux de la vieille, qui plus est l’un des anciens proprios de la drop zone. Le saut se déroule comme il se doit. Entre le petit papi et le grand jeunot, on rigole bien de ce sacré duo.
Un peu plus tard sous mon parachute au cours d’un de mes solos, je prends mes repères en regardant autour de moi. Avec la fréquentation du jour, le ciel s’est transformé en route nationale ; il y a des parachutistes de partout. Soudain, j’aperçois l’une d’entre eux qui coupe son parachute. Elle retombe en chute libre, sa toile s’éloignant au loin. Choqué, j’observe la scène, impuissant. Deux secondes plus tard, sa réserve se déploie. Vu d’ici, elle avait l’air d’être déjà très bas, c’est donc avec soulagement que je la vois finalement atterrir en douceur au drop zone. Suite à un disfonctionnement de son parachute principal, elle a eu le bon réflexe et le contrôle de soi pour faire ce qu’il fallait, quand il fallait. De la même manière qu’après une chute à cheval, elle est évidement repartie dans le premier avion qui suivait pour resauter, histoire d’éviter que la peur ne s’installe. Une situation à faire froid dans le dos en tous cas, mais aussi un sérieux rappel que tout cela n’est pas qu’un jeu quand notre vie ne tient qu’à un fil. Et surtout, l’importance de bien plier son parachute pour éviter tout incident. A ce sujet justement… mon pliage est encore très confus, mais pour le moment j’ai eu la chance de ne pas avoir eu de mauvaise surprise, je touche du bois. J’ai également eu la chance de tester un parachute plus petit, de 260 à 230 ; la différence de sensibilité et de réactivité est surprenante, même si pourtant la différence de taille reste minime. A l’inverse, le 290 est un gros bébé qui bouge à son rythme.
Je suis exténué ce soir, et pourtant, ravi. Demain on commence à 8h30. Avec le retour de la pluie prévu dans l’après midi, on va essayer de faire le maximum aux aurores. En attendant, je crois que je vais m’écrouler dans les bras de Morphé…

Dimanche 13 Mai 2012 :
Tout compte fait, Morphé n’aura pas été des plus sexy la nuit passée. Entre les ronflements, les crises de toux et les réveilles qui sonnent dans le dortoir, tout cela était plutôt agité. Pour ma part, même si j’étais physiquement et nerveusement épuisé de ma journée, il m’a fallu du temps pour digérer mon surplus d’adrénaline avant de pouvoir m’endormir.
7h debout, le ciel est couvert, l’atmosphère humide. Le drop zone semble déserte comparé à l’animation de la veille, les quelques présents attendent que les éclaircies finissent par percer le voile grisâtre. Vers 10h, le premier avion décolle avec un groupe de tandems et trois autres suivront. J’ai la chance d’être en solo sur tous les vols. Le ciel n’ayant pas fini de se dégager, la température hivernale est encore relativement fraîche. Cette fois j’emporte des gants et sans complexe. A peine de retour au sol, je cours au hangar, j’enfile un deuxième parachute, à défaut d’avoir le temps de plier le miens, et je re-saute dans l’appareil. L’exercice est épuisant, mais l’enchaînement des sauts me permet d’avoir du temps en l’air pour pratiquer de nouvelles techniques. En vrai, je me régale à faire du tracking. Je donne tout ce que j’ai pour avoir la meilleure prise au vent et aérodynamisme possible et je fonce comme une fusée dans une direction. Au bout de dix secondes, je tourne à 180 degrés et je fonce dans la direction opposée. Mon seul regret est de ne pas avoir de caméra ou quelqu’un qui saute avec moi pour partager ces instants.
Faisant un break au midi, j’en profite pour retourner à mon pliage de parachute. Frick, le maître packing du drop zone en profite pour signer mon journal de sauts ajouté de la mention “clear to pack” . Pas d’incident jusque là, j’ai donc l’autorisation de continuer et même de plier le parachute des autres.
En milieu d’après midi, un dernier groupe de tandems arrive pour le cinquième vol de la journée. L’occasion pour moi de finir sur un solo un peu particulier. Même si je sais que je n’ai pas vraiment l’accord de mon instructeur vis à vis de ce que je vais faire, j’ai juste envie de m’amuser un peu sur celui-là. Je saute les yeux fermés. J’essaye de sentir ce qui se passe autour de moi et de parvenir à me stabiliser. Une fois à plat ventre, j’ouvre les yeux. Puis, dans une manœuvre improvisée – à défaut de ne pas encore avoir appris cette position – je me retourne pour me mettre sur le dos. Je regarde le ciel et je me laisse tomber en essayant de ne pas être trop instable. La sensation est géniale, à défaut d’être soufflé, je me retrouve porté. Quelques secondes plus tard, fini de jouer avec le feu, je me retourne pour reprendre ma position normale. Je vérifie mon altimètre, j’ai encore un peu de temps. Je choisis une direction et je track, en allant le plus vite possible. Je m’arrête 5 secondes plus tard pour vérifier mon altimètre. Encore 1500 pieds avant l’ouverture, je re-tends mes bras et mes jambes, puis je repars en tracking à toute vitesse. 5000 pieds, je déploie mon parachute, avant de retourner sur le plancher des vaches quelques minutes plus tard.
Je partage l’expérience avec Mike qui ne m’en veut pas mais me traite de “sneaky boy” en rigolant. Je m’excuse en avouant que c’était trop tentant pour ne pas essayer. J’ai hâte d’avoir le niveau pour faire du freefly, me mettre en position assise, debout, tête en bas et compagnie… En attendant, j’en suis ce soir à 32 sauts ! Ce qui veut dire que j’ai officieusement ma licence A et je me prépare maintenant pour la B. En pratique, j’ai un test écrit à faire pour valider ma A, mais ce sera pour le week-end prochain, à défaut d’avoir quelqu’un de disponible aujourd’hui pour s’en occuper.
La nuit va bientôt tomber ; l’heure pour moi de reprendre la route. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas à dire, malgré une météo lunatique, ce week-end aura finalement été un sacré week-end de parachutisme !

 
6 Comments

Posted in 2012 : New Zealand the 13th of May, 2012

 

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  1. Line

    13 May 2012 at 15 h 54 min

    Un seul mot : bluffant et super impressionant !
    (On a passé l’après-midi hier avec le mari d’une amie qui est instructeur parachutiste…il n’y à pas à dire, ça + tes vidéos, ça donne encore plus l’envie de tester le “grand saut”)
    Profite bien et félicitations pour le grand A.
    (Moi je célèbre mes 1 an de petit A dans 6 jours :-D)

     
  2. CaYuS

    13 May 2012 at 19 h 52 min

    Hey cousine !
    Faudra se lancer un de ces quatre alors, au moins en tandem, pour goûter à la sensation.
    Félicitation à toi pour ton année de A, encore deux ans à tenir et tu en seras débarrassée! Ou sinon tu fais comme moi, tu pars à l’étranger et tu t’en débarrasses dés maintenant ;)

     
  3. Cynthia

    15 May 2012 at 10 h 41 min

    Tu es un grand malade ! ahahahahaha !!!!
    Mais qu’est-ce que tu danses bien dans les airs !! bravo, félicitations, bravo !!!! yeah !!! je t’aime !
    (signé : la frangine…. au cas où tu aurais pleins d’admiratrices !!!! :-) )

     
  4. CaYuS

    15 May 2012 at 20 h 22 min

    Merci beaucoup frangine ;))
    De gros bisous a la petite famille !

     
  5. Cathie TOUPET

    17 May 2012 at 14 h 50 min

    Rien qu’à voir ton sourire sur ton visage…..tout est dit….et quand on lit tout ce qui s’est passé dans ta tête… tu as vraiment “l’air” d’être bien dans ta peau de parachutiste…..c’est vraiment super que tu aies “encore une fois” réussi à réaliser ton rêve… même s’il n’en est qu’à son début…. c’est génial et continue d’en profiter tout ce que tu peux…… tout celà personne ne pourra jamais te le prendre…….ce sera ton jardin secrêt…pour l’Eternité……
    Je suis vraiment très heureuse pour toi et c’est plein de bonheur que de voir ces vidéos et lire tes récits… MERCI de nous les faire partager……. Enormes bisous Je T’AIME

     
  6. CaYuS

    17 May 2012 at 21 h 17 min

    Moman > Merci pour le gentil petit mot ; j’essaie de garder le sourire, c’est bon pour aider a la relaxation pendant la chute ! ;)
    Gros bisous