Beautiful forgotten place, when you can see more than 10 meters away. Still alive, and nice hiking with Tom !
Magnifique endroit oublié, quand vous pouvez voir à plus de 10 mètres devant vous. Toujours en vie, et chouette rando avec Tom !











Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit la uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon periple. Il n’y a rien de reflechi, comme c’est ecrit sur l’instant, donc a prendre avec des pincettes. C’est la uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.
Lundi 26 Juillet 2010 : En cherchant le bateau pour Hornvik (Hornstrandir), je me dirige vers le plus gros paquebot de luxe du port. Erreur, le mien est la petite embarcation au bout du ponton en bois. L’équipage au sol nous dit au-revoir quand le bateau démarre, avec un sentiment d’aller sans retour. Dans tous les cas, j’ai refait le plein de fruits secs et de gâteaux au petit dej’ de l’hôtel Edda ce matin, donc je devrais avoir de quoi tenir la semaine sans trop de problèmes. La passagère à côté de moi descend au premier stop, pour ma part je continue jusqu’à Hornvik. En partant, elle aussi me souhaite un étrange “bonne chance”. (…)
Je comprends mieux maintenant. Mer agitée avec la petite embarcation qui joue au tape-cul, le tout avec une visibilité très faible, et entourée de nuages. On se rapproche de grandes falaises survolées par des milliers d’oiseaux ; l’ambiance fait définitivement très monde perdu. Arrivé sur place, c’est encore plus le cas : rien à part la cabane du ranger, deux tentes, et des falaises, des cascades, des oiseaux… Je suis comme un gamin qui découvre un nouveau jouet, j’ai envie d’aller partout, je vais partout… tout en sachant qu’ici au moindre faux pas, il va falloir attendre un moment pour que quelqu’un ne me remarque et me retrouve. D’ailleurs, je bénis une fois de plus mes battons de marche qui m’évitent plus d’une fois la chute ou le foulage de cheville. De belles choses à voir, mais la mer de nuage, ou plutôt le brouillard permanent, cache tout de même une bonne partie du paysage. Espérons que fin de semaine ce sera mieux, tout le monde me vante des couchers de soleil sublime, et je n’en vois pas un rayon !
Au delà de ça, je me rends compte que le trek que je fais est particulièrement difficile et que j’ai encore du mal à trouver mon équilibre. Quand je marche, je suis vite omnibulé par trois choses : la faim, vu que je rationne la nourriture, les douleurs (ampoules, cervicales…) et ce fichu sac de 20kg que je me traine sur le dos. Va vraiment falloir que je travaille sur tout cela, que je puisse me trouver un rythme et un confort de marche, car là, ça en devient trop éprouvant pour être agréable. Même si heureusement, le fait que je voies de belles choses me redonne du baume au coeur. 21h, déjà au lit, je ne me fais pas prier et je sais qu’il ne me faudra pas long pour m’endormir !
Mardi 27 Juillet 2010 : L’état de la journée a fait que je n’ai rien pris le temps d’écrire ce jour là.
Mercredi 28 Juillet 2010 : Ce voyage est en train de devenir beaucoup trop dangereux. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai failli y rester hier. J’ai plusieurs fois perdu mon chemin et avec le brouillard à trancher au couteau ça ne facilite pas la tache. Je me suis retrouvé en bord de plage à un moment, croyant que le chemin me menait dans cette direction. Je passe une première série de rochers entre falaise et océan, puis une deuxième, une troisième, devenant de plus en plus compliqué pour me rendre compte que je ne suis vraiment pas au bon endroit. A plusieurs reprises je fais des tentatives d’escalade pour sortir de la mais je redescends car la falaise me parait trop dangereuse, surtout avec mon gros sac sur le dos. Finalement je me retrouve coincé et la seule idée que j’ai eu c’est d’empaqueter au mieux que possible mes affaires pour les protéger et en faire une sorte de bouée géante, et de sauter dans l’eau glacée (environ 6 degrés) pour contourner la falaise. Pas mal de courant, mais en essayant de me calmer pour ne pas paniquer je fini par rejoindre la rive (En passant, faites moi penser à arrêter de regarder Man vs Wild pour arrêter de me lancer dans ce
genre de choses…). Il ne me reste plus qu’une petite bute à escalader, qui au final s’est avérée être une falaise beaucoup plus haute que prévue. Je parviens en haut, essoufflé, tremblant, mais entier. J’essaye de me réchauffer, faire chauffer quelque chose de chaud, constater les dégâts (toutes mes affaires sont trempées y compris mes bouquins… mais heureusement mes papiers personnels étaient suffisamment protégés), et je me remets en route en reprenant le chemin finalement retrouvé. Plus tard dans l’après midi j’ai à nouveau bien reperdu ma trace et j’ai à nouveau dû escalader une falaise que je n’aurai même pas tenté sans sac à dos en étant raisonnable. Mais une fois de plus, brouillard à tailler au couteau, et je me suis retrouvé dans un endroit imprévu avec une seule “route” de sortie. Dans la soirée, désorienté et fatigué, j’ai finalement retrouvé un reperce du chemin de randonnée, mais j’ai préféré établir le camp pour faire une bonne nuit de sommeil avant de repartir.
Tout ce que je souhaite désormais c’est d’arriver au camp à Hloduvik, m’y reposer la journée et essayer de faire sécher mes affaires. Il me restera une dernière randonnée pour rejoindre Heysteri, où le bateau vient me récupérer vendredi. En tous cas il est certains qu’il va falloir sérieusement penser à la manière dont va se dérouler la suite de mes vacances. J’ai eu bien assez peur hier. J’ai plus envie de me prouver quoique ce soit, mais plus de rentrer ou au moins d’en profiter si je reste et en toute sécurité. Allez levons le camp et en route… pourvu que le soleil finisse par se montrer ! (…)
Le dernier repère trouvé marquant le chemin était face à une falaise. Ne voyant pas de chemin apparent, j’avais peur de la descendre, et de me retrouver piégé une fois de plus, à devoir escalader dans l’autre sens. C’est pour cela que j’ai préféré faire une bonne nuit de sommeil pour reprendre des forces. Ce matin, ne trouvant pas d’autres repères que celui-la, et même si mon instinct me disait le contraire, j’ai fait confiance à ma carte et ma boussole, et j’y suis allé. Quel bonheur d’y retrouver en bas le chemin! Et une demie heure plus tard, j’étais arrivé à destination où j’ai retrouvé le campement d’un groupe de touristes pour le plus grand plaisir. Après avoir monté le camp, une dame un peu âgée qui me voit étendre mon linge mouillé tant bien que mal sur ma tente me propose d’utiliser son étendoir, puis quelques minutes plus tard m’offre une soupe et un café chaud dans sa cabane louée avec sa famille pour la semaine. Quel plaisir, même si je n’aime pas le café, le fait de boire quelque chose de chaud et de se réchauffer entouré de personnes conviviales et accueillantes, cela fait chaud au coeur!
Tout d’un coup on m’annonce que quelqu’un cherche un français… et la, je retrouve un voyageur Israélien rencontré dans le bus quelques jours plus tôt, que j’avais recroisé ici. Il m’avait proposé de faire les treks ensemble, mais ayant envie de “tenter ça tout seul”, j’avais refusé. Au nom de quoi ? Quelle idiotie alors que j’aurai pu y rester. Tout ça pour me prouver quoi ? Lui aussi ayant rencontré le même genre de frayeur que moi, c’est décidé ; on se repose aujourd’hui et demain on lève le camp ensemble direction Heysteri où le bateau devrait nous récupérer vendredi. Au moins à deux, on devrait courir beaucoup moins de risques, ce qui est beaucoup plus sage pour tout le monde.Mes pieds sont en sale état d’avoir été dans des chaussures mouillées si longtemps, ça va leur faire du bien un peu de repos au sec !
Un des supports de ma tente vient de casser, ça promet. A voir combien de temps la solution duct tape tiendra. Allez, 12h de dodo et on verra ce que demain nous apportera.
Jeudi 29 Juillet 2010 : J’ai beaucoup appris de cette journée et du coup mieux apprécié la balade. Le fait d’être à deux, avec Tom, y est vraiment pour beaucoup. Déjà je ne me suis pas perdu, et nous sommes arrivés à bon port à 16h, ce qui est exceptionnel à la vue de mes précédentes tentatives. Puis on a beaucoup parlé, échangé des conseils. Et même si ce matin c’était toujours difficile, après la pause repas avec des pattes à la purée, au miel et aux gâteaux, ça allait déjà beaucoup mieux ! Comme quoi, un peu d’humilité et du voyage à deux ça fait du bien pour se remettre dans le bon chemin. Je vais essayer d’en tirer leçon pour la suite du voyage. Ce soir, repos, ainsi que demain je pense, en attendant le bateau qui vient nous chercher à 17h. A part cela, j’essaie toujours de sécher mes bouquins et vêtements depuis mon escapade dans l’océan… je pense qu’il faudra attendre le retour à la ville et trouver une chambre d’hôtel pour remettre tout cela en état. D’ici là un peu de couture pour réparer mes sandales qui commencent a tirer mauvaise mine.
Vendredi 30 Juillet 2010 : Journée détente, une de plus, à attendre que le bateau vienne nous récupérer. Pour ne pas changer, pas mal de couture, et je profite de quelques rayons de soleil pour continuer la mission séchage. Plus tôt, Tom a demandé à des locaux si un coquillage qu’il venait de trouver était comestible. Du coup, ils ont du croire qu’on était affamé, et ils nous ont gentillement offert un beau poisson de la pêche du matin. Le repas de midi était donc un peu plus raffiné que d’habitude ! D’ailleurs à ce sujet, j’ai récupéré pas mal de bonnes idées repas, dont le miel est souvent la clef afin de rajouter les calories (et le goût) manquant. Un mix pâtes/purée/miel comme évoqué plus haut est assez délicieux et énergétique. A varier avec du riz ou des céréales. Y ajouter des fruits secs ou des restes de biscuits. Tiens d’ailleurs : reste de biscuits écrasés au fond du sac avec un peu d’eau chaude, ça fait une délicieuse mixture pour le petit déjeuner. Après il y a le thon ou les sardines qui font toujours plaisir a manger, mais cela reste compliqué de part leur format en boite. Enfin bref, toute une histoire, mais tellement important pour de bonnes journées de trek et ne pas maigrir à vue d’oeil!