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Back in the sky again @ Skydive Abel Tasman

08 Jul 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Mardi 03 Juillet 2012 : La terre tremble. J’en ai vu d’autres, il n’y a pas de raison. Une petite secousse et c’est fini. Je ne vais pas arrêter mon film pour autant. De plus, je suis déjà en pyjama bien au chaud au fond de mon lit, je ne vais quand même pas en sortir. Cette fois-ci, cela dur plus longtemps que prévu, tout en s’intensifiant. Je mets pause, je regarde autour de moi en attendant que la charpente de ma maison cesse de crier. Les secondes semblent durer une éternité. Puis comme si de rien n’était, tout redevient normal dans un silence déconcertant. Magnitude 7 sur l’échelle de Richter, cela commence à secouer ! Heureusement que l’épicentre n’était pas trop prés de Wellington, au final il s’agit plus de peur que de mal. En voilà une sacré manière de me m’accueillir le jour même ou je rentre au pays, après un mois d’escapade en France.
C’est donc un retour aux joies de la vie Néo-Zélandaise, et une reprise du boulot par la même occasion. Passons sur cette dernière, ma motivation étant encore en vacance. Néanmoins, cela veut aussi dire un retour au parachutisme. Après 5 semaines cloué sur le plancher des vaches, il était temps de reprendre les choses sérieuses.

Samedi 07 Juillet 2012 : L’hiver est de rigueur ici. Quand bien même la météo soit splendide avec un soleil radieux et une absence totale de nuages, il n’en fait pas moins froid pour autant. Il a gelé cette nuit. L’air glacial met du temps à se réchauffer. J’enfile toutes les couches de vêtements que je peux trouver, grosses chaussettes, gants et cache gorge. Je commence par un premier saut en solo à 13 000 pieds, de quoi m’assurer que je n’ai pas oublié comment voler et ouvrir un parachute. Voler ? Aucun problème, je tombe toujours autant qu’avant. Un petit tournant par-ci, un autre par là. Un petit tracking vers l’océan. Je tends mes bras le long de mon corps et rentre le ventre pour m’assurer la meilleure prise au vent afin d’avancer le plus vite possible. En arrière plan, les montagnes enneigées, une visibilité exceptionnelle aujourd’hui ; les bonnes choses n’ont pas changées. Pour ce qui est du parachute, il s’ouvre toujours comme prévu, sans parler de mon atterrissage en glissade sur les fesses ; excellent, tout est toujours pareil.
On est plusieurs parachutistes amateurs sur le drop zone. Dans ces conditions, il arrive qu’on se dispute un peu le matériel. Tout le monde veut le plus petit parachute, à savoir le plus nerveux/réactif. Ayant fait ma première virée sur un Saphire 180 que j’ai plié par la suite, en prenant soin de faire cela avec le plus d’amour possible, un collègue me demande si il peut le prendre au prochain tour et que je récupère son mirage 230. Pas de problème, c’est normal qu’on tourne. Cependant, en voyant la manière dont laquelle il pack la bête, je suis tout d’un coup beaucoup moins rassuré. J’essaye de ne pas regarder en me réconfortant sur le fait que, quoi qu’il arrive, j’ai toujours un parachute de réserve et puis il faut avoir confiance, surtout considérant les pliages chaotiques que je faisais moi-même au début. Mais tout de même, c’est quelque peu angoissant de savoir que je vais sauter avec « ça » dans quelques minutes.
Cette fois-ci je me lance avec David, à 16 500 pieds. Le pitch est simple, on part attachés, puis on se sépare afin d’enchaîner des tournants et du vol de proximité. On se met en place. OUT ! IN ! OUT ! Je garde mes jambes pliées le temps qu’on se stabilise, puis j’essaye de progressivement faire glisser mes mains le long de ses bras pour prendre une meilleure prise au niveau de ses poignets. Un signe de la tête puis on se lance dans un premier tournant. A la seconde où on se lâche, je me retrouve propulsé en l’air et lui chute à toute vitesse. Je savais qu’on avait une petite différence de poids, mais tout de même, je ne m’attendais pas à un tel contraste. J’essaye de me faire aussi petit que possible pour réduire ma prise au vent et le rattraper. J’essaye même de plonger tête la première, mais il est déjà trop loin en dessous de moi. Tant pis. Je termine la balade en solitaire et déploie mon parachute assez haut – par sécurité. Ouverture normale, un peu de travers, mais tout va bien, je m’étais inquiété pour rien.
Il n’y a eu qu’un tandem aujourd’hui, heureusement qu’on est assez pour faire des vols sportifs sinon cela aurait été bien triste. On repart donc pour un dernier tour, encore une fois en duo avec David. Mais cette fois-ci, pas question qu’on refasse la même erreur. Déjà au niveau de ma tenue. Je change ma combinaison ample et large pour une beaucoup plus moulante. Non pas pour des raisons sexy, mais simplement pour réduire ma friction et chuter plus vite. Deuxièmement, cette fois-ci on ne va pas se lâcher des mains, mais essayer d’enchaîner des figures en gardant toujours au minimum un point de contact. Sortie à 16 500 pieds sans encombre, on se stabilise rapidement. Signe de la tête, puis on rapproche progressivement nos mains les unes des autres, pour passer d’une double attache à une simple attache, ma main droite tenant sa main droite. L’idée est ensuite de repasser en double attache, puis ainsi de suite. Seulement notre posture actuelle nous entraîne dans une spirale infernale. On essaye de tenir, mais en gagnant en vitesse centrifugeuse cela devient de plus en plus dur. On se détache pour essayer de se re-stabiliser. La bonne surprise étant que cette fois-ci, on arrive à voler à proximité l’un de l’autre tout en restant plus ou moins au même niveau. Ne cessant de se tourner autour, on n’arrive pas à se reconnecter. Qu’importe, il est temps de mettre les voiles. Petit signe de la tête, puis chacun track dans des directions opposées afin de mettre le plus de distance possible entre nous deux avant de déployer nos parachutes respectifs. Atterrissage en douceur, tout va bien.
Ce sera tout pour aujourd’hui. Au fond je ne me plains pas. Étant encore un peu retourné avec la reprise du boulot et la fatigue du voyage, je n’étais pas contre un après midi relaxant au près du feu à l’Happy Apple Backpacker. La White Elephant ayant fermé pour l’hiver, j’ai du changer de maison d’adoption. Celle-ci a un peu moins de charme que la dernière, mais tant qu’il y a une cheminée pour se réchauffer, j’y trouve mon bonheur. Dîner improvisé avec les damoiselles du drop zone, suivi d’une séance cinéma autour d’un surprenamment bon remake de Spiderman. Il n’y a plus qu’à s’effondrer dans les bras de Morphé…

Dimanche 08 Juillet 2012 : S’il faisait froid hier, ce matin il fait très froid. Voire très, très froid. Mike enchaîne les tractions et autres exercices sportifs pour se réchauffer. N’ayant pas sa motivation, je me trouve une combinaison bien chaude que j’enfile sans tarder. Tout le monde me demande si je vais skier au vue ma tenue, mais au moins, quoi qu’il arrive j’aurai chaud. Rectification ; je n’aurai pas trop froid.
La grande bleue présente à l’aube a laissé place à une couverture nuageuse déconcertante. La matinée n’est qu’un enchaînement de cent pas en attendant une nouvelle éclaircie, tout en évitant de congeler sur place.
13h30, le soleil reprend possession des lieux. Je pars enfin pour un saut à 13 000 pieds avec Jake, Sue et Ben. Ce dernier faisant office de cameraman pendant que nous trois, après une sortie détachée, on essaye de se rassembler en étoile pour réaliser quelques figures. En réalité et une fois de plus, Ben à oublié de déclencher sa caméra. De notre côté, Jake et Sue ont réussi à se rassembler. Quant à moi, j’ai passé l’ensemble de la descente à essayer de les rejoindre, en vain. J’étais proche pourtant, à un demie mètre, tout au plus. Le juste milieu étant toujours difficile à trouver. Lorsqu’il s’agit de rejoindre un groupe, il ne faut jamais aller trop vite dans leur direction, car on risque une collision qui peut être fatale. Dans l’autre sens, si on ne va pas assez vite, on n’arrivera jamais à les rejoindre. Me voilà donc perdu entre ces deux extrêmes.
J’ai continué avec deux solos où j’en ai profité pour pratiquer la chute tête la première. C’est impressionnant, car si on croit aller vite en étant à plat ventre, le gain de vitesse en passant sur la tête est saisissant. Du fait de la réduction de la surface de prise au vent, il y a également une perte de stabilité où le moindre petit mouvement a de grandes répercussions. Néanmoins, les sensations sont là et j’espère ainsi être plus à l’aise la prochaine fois qu’il s’agira de rejoindre quelqu’un qui sera beaucoup plus bas que moi. Sur le dernier saut, je voulais faire une sortie un peu plus exotique en partant sur un saut périlleux avant plutôt qu’un simple plongeon, mais n’ayant pas eu le courage, je me suis abstenu. De son côté, Sue, qui était sur le même vol, ne s’est pas gênée pour y aller comme il se doit avec classe et freefly dans toute sa splendeur. Elle ne pouvait pas faire mieux pour me narguer ; la prochaine fois, il faudra vraiment que je me force.
En attendant, il en est fini pour ce week-end ; retour paisible à Wellington et à la vie « professionnelle ».

 
4 Comments

Posted in 2012 : New Zealand the 08th of July, 2012

 

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  1. zefo

    13 July 2012 at 7 h 09 min

    hey !!! toujours autant de plaisir a lire tes exploits !!!! bientot tu vas faire du skySurf , vu que tu as deja la combi !!!!

     
  2. CaYuS

    13 July 2012 at 7 h 19 min

    Zefo > merci mon beau’f :)
    Profite bien de la chaleur du sud, ici, ca caille !

     
  3. Karine

    15 July 2012 at 11 h 16 min

    c’est génial Adrien ! tu me fais toujours autant régaler quand je te lis !
    gros bisous, on t’aime fort

     
  4. CaYuS

    15 July 2012 at 11 h 31 min

    Merci frangine, des bisous !