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Archive for the ‘2012 : New Zealand’ Category

Good Vibes 2012 – Skydive Abel Tasman

04 Aug 12

Only one week to go…

http://www.skydive.co.nz/content/good-vibes-2012

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 04th of August, 2012

 

Cloudy up there

22 Jul 12

Thanks Marcel for the great pictures !

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Dimanche 22 Juillet 2012 : Il y a des jours avec, il y a des jours sans.
Aujourd’hui c’est un jour sans motivation d’écriture.
Néanmoins, ne voulant pas laisser une page blanche pour accompagner ces photos, je vais me contenter de résumer les étapes importantes du week-end :
Vendredi après midi en congé pour bien commencer.
Déliceuses Giant Mussels en guise de dîner (“I want some giant mussels, please”, n’est-ce pas Meme ?)
The Dark Knight Rises au cinéma, depuis le temps qu’on l’attendait. Bon divertissement.
Dodo comfortable à la Hat Trick Lodge avec un excellent accueil, dortoir privatisé pour moi tout seul, la totale. J’aurai du venir dormir ici plus tôt, l’endroit étant gentillement tenu en ce moment par Lisa qui bosse également au dropzone.
Week-end nuageux, 5 sauts au total. De belles vues une fois au dessus des nuages, bien qu’un peu douloureux quand on les traverse et qu’ils sont remplis de pluie.
Quelques 2/3 ways effectués, une catastrophe à chaque fois, incapable de réaliser les figures prévues.
Tous mes atterrissages ont été chaotiques, sois sur les fesses, sois sur les genoux.
Quelques belles sorties d’avion en saut périlleux avant, ayant enfin eu le courage de me lancer.
Au final on retiendra surtout les belles photos de Marcel.
Et un week-end fun malgré tout, tant qu’on s’amuse et qu’on revient en un seul morceau, il parait que c’est le principal.
Sans oublier Le Havre, ovni cinématographique vu au Gecko samedi soir ; surprenant.

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 22nd of July, 2012

 

Back in the sky again @ Skydive Abel Tasman

08 Jul 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Mardi 03 Juillet 2012 : La terre tremble. J’en ai vu d’autres, il n’y a pas de raison. Une petite secousse et c’est fini. Je ne vais pas arrêter mon film pour autant. De plus, je suis déjà en pyjama bien au chaud au fond de mon lit, je ne vais quand même pas en sortir. Cette fois-ci, cela dur plus longtemps que prévu, tout en s’intensifiant. Je mets pause, je regarde autour de moi en attendant que la charpente de ma maison cesse de crier. Les secondes semblent durer une éternité. Puis comme si de rien n’était, tout redevient normal dans un silence déconcertant. Magnitude 7 sur l’échelle de Richter, cela commence à secouer ! Heureusement que l’épicentre n’était pas trop prés de Wellington, au final il s’agit plus de peur que de mal. En voilà une sacré manière de me m’accueillir le jour même ou je rentre au pays, après un mois d’escapade en France.
C’est donc un retour aux joies de la vie Néo-Zélandaise, et une reprise du boulot par la même occasion. Passons sur cette dernière, ma motivation étant encore en vacance. Néanmoins, cela veut aussi dire un retour au parachutisme. Après 5 semaines cloué sur le plancher des vaches, il était temps de reprendre les choses sérieuses.

Samedi 07 Juillet 2012 : L’hiver est de rigueur ici. Quand bien même la météo soit splendide avec un soleil radieux et une absence totale de nuages, il n’en fait pas moins froid pour autant. Il a gelé cette nuit. L’air glacial met du temps à se réchauffer. J’enfile toutes les couches de vêtements que je peux trouver, grosses chaussettes, gants et cache gorge. Je commence par un premier saut en solo à 13 000 pieds, de quoi m’assurer que je n’ai pas oublié comment voler et ouvrir un parachute. Voler ? Aucun problème, je tombe toujours autant qu’avant. Un petit tournant par-ci, un autre par là. Un petit tracking vers l’océan. Je tends mes bras le long de mon corps et rentre le ventre pour m’assurer la meilleure prise au vent afin d’avancer le plus vite possible. En arrière plan, les montagnes enneigées, une visibilité exceptionnelle aujourd’hui ; les bonnes choses n’ont pas changées. Pour ce qui est du parachute, il s’ouvre toujours comme prévu, sans parler de mon atterrissage en glissade sur les fesses ; excellent, tout est toujours pareil.
On est plusieurs parachutistes amateurs sur le drop zone. Dans ces conditions, il arrive qu’on se dispute un peu le matériel. Tout le monde veut le plus petit parachute, à savoir le plus nerveux/réactif. Ayant fait ma première virée sur un Saphire 180 que j’ai plié par la suite, en prenant soin de faire cela avec le plus d’amour possible, un collègue me demande si il peut le prendre au prochain tour et que je récupère son mirage 230. Pas de problème, c’est normal qu’on tourne. Cependant, en voyant la manière dont laquelle il pack la bête, je suis tout d’un coup beaucoup moins rassuré. J’essaye de ne pas regarder en me réconfortant sur le fait que, quoi qu’il arrive, j’ai toujours un parachute de réserve et puis il faut avoir confiance, surtout considérant les pliages chaotiques que je faisais moi-même au début. Mais tout de même, c’est quelque peu angoissant de savoir que je vais sauter avec « ça » dans quelques minutes.
Cette fois-ci je me lance avec David, à 16 500 pieds. Le pitch est simple, on part attachés, puis on se sépare afin d’enchaîner des tournants et du vol de proximité. On se met en place. OUT ! IN ! OUT ! Je garde mes jambes pliées le temps qu’on se stabilise, puis j’essaye de progressivement faire glisser mes mains le long de ses bras pour prendre une meilleure prise au niveau de ses poignets. Un signe de la tête puis on se lance dans un premier tournant. A la seconde où on se lâche, je me retrouve propulsé en l’air et lui chute à toute vitesse. Je savais qu’on avait une petite différence de poids, mais tout de même, je ne m’attendais pas à un tel contraste. J’essaye de me faire aussi petit que possible pour réduire ma prise au vent et le rattraper. J’essaye même de plonger tête la première, mais il est déjà trop loin en dessous de moi. Tant pis. Je termine la balade en solitaire et déploie mon parachute assez haut – par sécurité. Ouverture normale, un peu de travers, mais tout va bien, je m’étais inquiété pour rien.
Il n’y a eu qu’un tandem aujourd’hui, heureusement qu’on est assez pour faire des vols sportifs sinon cela aurait été bien triste. On repart donc pour un dernier tour, encore une fois en duo avec David. Mais cette fois-ci, pas question qu’on refasse la même erreur. Déjà au niveau de ma tenue. Je change ma combinaison ample et large pour une beaucoup plus moulante. Non pas pour des raisons sexy, mais simplement pour réduire ma friction et chuter plus vite. Deuxièmement, cette fois-ci on ne va pas se lâcher des mains, mais essayer d’enchaîner des figures en gardant toujours au minimum un point de contact. Sortie à 16 500 pieds sans encombre, on se stabilise rapidement. Signe de la tête, puis on rapproche progressivement nos mains les unes des autres, pour passer d’une double attache à une simple attache, ma main droite tenant sa main droite. L’idée est ensuite de repasser en double attache, puis ainsi de suite. Seulement notre posture actuelle nous entraîne dans une spirale infernale. On essaye de tenir, mais en gagnant en vitesse centrifugeuse cela devient de plus en plus dur. On se détache pour essayer de se re-stabiliser. La bonne surprise étant que cette fois-ci, on arrive à voler à proximité l’un de l’autre tout en restant plus ou moins au même niveau. Ne cessant de se tourner autour, on n’arrive pas à se reconnecter. Qu’importe, il est temps de mettre les voiles. Petit signe de la tête, puis chacun track dans des directions opposées afin de mettre le plus de distance possible entre nous deux avant de déployer nos parachutes respectifs. Atterrissage en douceur, tout va bien.
Ce sera tout pour aujourd’hui. Au fond je ne me plains pas. Étant encore un peu retourné avec la reprise du boulot et la fatigue du voyage, je n’étais pas contre un après midi relaxant au près du feu à l’Happy Apple Backpacker. La White Elephant ayant fermé pour l’hiver, j’ai du changer de maison d’adoption. Celle-ci a un peu moins de charme que la dernière, mais tant qu’il y a une cheminée pour se réchauffer, j’y trouve mon bonheur. Dîner improvisé avec les damoiselles du drop zone, suivi d’une séance cinéma autour d’un surprenamment bon remake de Spiderman. Il n’y a plus qu’à s’effondrer dans les bras de Morphé…

Dimanche 08 Juillet 2012 : S’il faisait froid hier, ce matin il fait très froid. Voire très, très froid. Mike enchaîne les tractions et autres exercices sportifs pour se réchauffer. N’ayant pas sa motivation, je me trouve une combinaison bien chaude que j’enfile sans tarder. Tout le monde me demande si je vais skier au vue ma tenue, mais au moins, quoi qu’il arrive j’aurai chaud. Rectification ; je n’aurai pas trop froid.
La grande bleue présente à l’aube a laissé place à une couverture nuageuse déconcertante. La matinée n’est qu’un enchaînement de cent pas en attendant une nouvelle éclaircie, tout en évitant de congeler sur place.
13h30, le soleil reprend possession des lieux. Je pars enfin pour un saut à 13 000 pieds avec Jake, Sue et Ben. Ce dernier faisant office de cameraman pendant que nous trois, après une sortie détachée, on essaye de se rassembler en étoile pour réaliser quelques figures. En réalité et une fois de plus, Ben à oublié de déclencher sa caméra. De notre côté, Jake et Sue ont réussi à se rassembler. Quant à moi, j’ai passé l’ensemble de la descente à essayer de les rejoindre, en vain. J’étais proche pourtant, à un demie mètre, tout au plus. Le juste milieu étant toujours difficile à trouver. Lorsqu’il s’agit de rejoindre un groupe, il ne faut jamais aller trop vite dans leur direction, car on risque une collision qui peut être fatale. Dans l’autre sens, si on ne va pas assez vite, on n’arrivera jamais à les rejoindre. Me voilà donc perdu entre ces deux extrêmes.
J’ai continué avec deux solos où j’en ai profité pour pratiquer la chute tête la première. C’est impressionnant, car si on croit aller vite en étant à plat ventre, le gain de vitesse en passant sur la tête est saisissant. Du fait de la réduction de la surface de prise au vent, il y a également une perte de stabilité où le moindre petit mouvement a de grandes répercussions. Néanmoins, les sensations sont là et j’espère ainsi être plus à l’aise la prochaine fois qu’il s’agira de rejoindre quelqu’un qui sera beaucoup plus bas que moi. Sur le dernier saut, je voulais faire une sortie un peu plus exotique en partant sur un saut périlleux avant plutôt qu’un simple plongeon, mais n’ayant pas eu le courage, je me suis abstenu. De son côté, Sue, qui était sur le même vol, ne s’est pas gênée pour y aller comme il se doit avec classe et freefly dans toute sa splendeur. Elle ne pouvait pas faire mieux pour me narguer ; la prochaine fois, il faudra vraiment que je me force.
En attendant, il en est fini pour ce week-end ; retour paisible à Wellington et à la vie « professionnelle ».

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 08th of July, 2012

 

Another day in Paradise – Skydiving in Abel Tasman

20 May 12

Note to Mike : You’re the best !
(that being said… I can keep on going in french ; do not try using google translate, it’s not worth it… I’m not writing (too much) stuff about you :)

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Samedi 19 Mai 2012 : La semaine semblait interminable. Manque de sommeil et trop de travail, n’attendant qu’une chose, l’occasion de m’évader pour un nouveau week-end. Un dernier coup de pression pour me tenir éveillé, ce qui me permet de boucler mes 70 heures de labeur en 5 jours afin de réserver mon samedi dimanche à des activités plus… rafraîchissantes.
Au lit à 21h30 à la White Elephant afin de récupérer la forme et un réveil quelque peu difficile à 7h30. Néanmoins, Il m’en aura fallu peu pour me mettre de bonne humeur ce matin ; la météo est parfaite. Ciel bleu à perte de vue, absence de vent totale. Je me précipite au drop zone tel un enfant le jour de Noël, mais à 8h30 il n’y a encore aucune âme qui vive dans les parages. Qu’importe, ce sera une lecture relaxante au soleil en attendant. Une fois Kevin sur place, j’en profite pour recevoir un briefing à propos de mon test écrit pour ma licence A ainsi que les consignes de sécurité concernant le parachutisme à haute altitude. N’ayant pas eu le temps de faire les papiers la dernière fois, je me rattrape aujourd’hui. Au final, j’obtiens 100% de réussite aux deux examens, je suis donc officiellement diplômé et apte à sauter à 16 500 pieds – environ 5 030 m – d’altitude contre 13 000 auparavant. Kevin n’aurait peut être pas du me briefer, je me sens un peu coupable de ne pas avoir au moins fait une faute lors du test… tant pis, ce sentiment disparaît très rapidement quand je me retrouve à nouveau dans le petit avion en route pour la grande bleue. Du fait du gain d’altitude, je suis désormais branché sous oxygène le temps de la montée en avion. A 14 000 pieds le pilote fait quelques secousses, le signal pour nous qu’il est temps de se débrancher. Je déclipse mon tuyau respiratoire et le glisse dans ma combinaison. Dernière vérification de mon équipement, puis je me lance. Je saute accompagné de Marcel, mais sans qu’on soit accroché l’un à l’autre. Le sympathique parachutiste dont j’ai fait la connaissance quelques minutes plus tôt me rejoint en l’air, le temps de s’attraper les mains, puis on enchaîne les tournants à 360 degrés suivis de moments où on revient en contact. N’ayant pas les mêmes gabaries, j’ai tendance à chuter plus vite que lui, on doit donc à plusieurs reprises corriger la position de nos corps respectifs afin d’accélérer ou de ralentir notre descente pour rester au même niveau. En train d’essayer de rectifier ma posture, je me retrouve soudainement juste en dessous de lui. La sensation est des plus étrange. Kevin m’en avait parlé au matin mais je ne le croyais pas. En vrai, il me “vol mon air”, je perds donc immédiatement toute stabilité et tombe de manière incontrôlée. Heureusement tout cela ne dure que quelques secondes et je suis vite de retour en position pour finir le tout en douceur. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas photo, à 16 500 pieds, je passe de 45 secondes à pratiquement 1min20 de chute libre ; 35 secondes de bonheur supplémentaire !
Désormais en train de m’entraîner pour ma licence B, je dois réaliser un minimum de 10 sauts en formation, dont 5 à 3 et plus. Des parachutistes nous rejoignent au drop zone et le prochain sera un “4 way” – comme son nom l’indique, un saut à 4. De nouveau avec Marcel, ainsi que Denis – un amusant graphiste suisse à la philosophie Bouddhiste rencontré le week-end dernier – et Véronique – une française en voyage dans les parages qui nous fait le plaisir de se joindre à nous pour ces deux jours. Cette dernière n’ayant pas son certificat haute altitude, on saute donc à 13 000 pieds. Marcel et moi sommes à l’extérieur de l’avion. Véronique et Denis à l’intérieur, ce dernier s’accrochant à moi. Je m’assure que tout le monde est fin prêt puis je donne le signal en le mimant également de mon corps : OUT, IN, OUT ! Denis est deux fois plus petit que moi, avec cependant un poil plus d’expérience. On essaye de se stabiliser autant que possible. On parvient pratiquement à l’être, puis on repart en vrille. Au final on opte pour le plan B, à savoir se déconnecter puis essayer de se rejoindre un peu plus tard. Dés qu’on se lâche l’un l’autre, je continue à chuter rapidement mais pour lui, désormais débarrassé de l’enclume à laquelle il s’était accroché, il se retrouve tel une plume reprenant de la hauteur. Je cherche des yeux Marcel et Véronique, les localise et me dirige à leur rencontre. Le temps d’un sourire, il est déjà l’heure de faire nos adieux. Denis nous a déjà abandonné depuis longtemps de toutes façon. On track pour mettre de la distance entre les uns les autres et on ouvre nos parachutes respectifs.
Toujours pour ma licence B, je dois réaliser 5 atterrissages de précision. J’ai donc défini à l’avance une zone dans laquelle j’ai annoncé que j’allais me poser, moyennant 5 mètres de marge d’erreur, puis je tache de m’exécuter. En pratique ce n’est pas aussi évident qu’il en a l’air et je me retrouve un poil plus loin que prévu. Car pas question d’entreprendre des décisions dangereuses au dernier moment – tel les tournants à basse altitude – pour atteindre son objectif. Il s’agit donc de planifier à l’avance en prenant en compte la force et direction du vent pour que tout se fasse en douceur et sans risque inutile.
Le temps de plier mon parachute, je me lance à nouveau pour un solo cette fois, à 16 500 pieds. Une fois en l’air, vidant mon esprit de toutes préoccupations, je me mets en direction de l’océan, je tends mes bras et mes jambes de toutes mes forces, puis je pars pour 20 secondes de track. La tête recourbée, j’observe mes pieds qui s’alignent avec l’horizon, la chaîne de montagnes et le ciel d’un bleu éclatant, tout en filant à très grande vitesse. La sensation de relaxation et de paix intérieure est indescriptible ; tout simplement l’impression d’être ailleurs et d’avoir le ciel pour soi tout seul. Je m’arrête le temps de vérifier mon altimètre. Je suis encore assez haut. Une galipette arrière, puis je repars pour un dernier track avant de déployer mon parachute. Je réalise de nouveau un atterrissage de précision, mais cette fois-ci beaucoup plus prés du but. Approuvé donc par Mr Herb qui surveille ma manœuvre depuis la drop zone !
La journée se termine calmement avec un départ prévu pour demain matin à 7h30. C’est tôt, mais on ne va pas se plaindre, c’est plutôt bon signe. En attendant je n’ai plus qu’à profiter d’une pause Gecko avec le très chouette film italien Happy Family, précédé d’un bon dîner!

Dimanche 20 Mai 2012 : Réveil – très – difficile. A 6h50, il fait encore nuit et froid. Je traîne un peu trop longtemps sous la douche bouillante. 7h25, je suis en retard. Une barre de céréale, un fruit, je fais mon sac et saute dans la voiture. Les vitres sont toutes recouvertes de glace, je conduis le chauffage à fond, tête à l’extérieur. 7h40, j’arrive au milieu d’une drop zone en effervescence. Tout le monde est déjà prêt ; on me propose de partir sur le premier vol. Vu la température qu’il fait ici, considérant qu’on perd 2 degrés par 1 000 pieds, cela veut dire qu’il doit faire entre -25 et -30 degrés là-haut. Ok, je viens, mais je prends des gants ! Un premier solo pour me mettre en forme, rien de bien complexe. Cela dit je ne sens plus le bout de mes doigts et il me faut quelques minutes, une fois de retour au sol, pour en retrouver toute sensation. Note personnelle : je fais cela par choix car j’y prends du “plaisir” – penser à m’en souvenir dans ce genre de moment. Je récupère un nouvel équipement pour enchaîner immédiatement sur un deuxième solo. Je profite de la grande bleue pour tracker à toute vitesse ; ayant désormais réglé mon altimètre audible à différents paliers, je peux me laisser aller sans avoir peur de perdre notion de l’altitude à laquelle je me trouve. Je continue à pratiquer l’atterrissage de précision, ce dernier n’étant pas trop mal bien que toujours un peu en dehors de ma cible.
Je continue dans la lancée avec un troisième puis un quatrième saut. Pour le troisième, je suis avec Ben qui travaille aussi au drop zone. Par mal chance, il oublie de mettre en route sa caméra. Bien dommage car on parvient à réaliser plusieurs points de contacts et de tournants ; le tout dans la joie et la bonne humeur. Cette fois-ci je me retrouve armé d’un Saphire 180, à savoir un parachute beaucoup plus petit de ce à quoi je suis habitué (260). Lors du déploiement, sans avoir le temps de faire quoique ce soit, je commence à partir en spirale incontrôlable tout en perdant de l’altitude à une vitesse déconcertante. Faute de connaitre ce parachute, je sais qu’il y a un problème, mais je ne sais pas s’il y a un disfonctionnement justifiant que je m’en débarrasse et déploie ma réserve. Quoi qu’il en soit je dois agir vite ; l’absence d’action n’est pas une option. La toile semble pourtant avoir une forme normale. J’essaie d’attraper mes sangles tant bien que mal dans cette centrifugeuse infernale et tire dessus de toutes mes forces pour regonfler l’ensemble en essayant de me stabiliser. Heureusement, tout revient à la normale ; A 2000 pieds, j’ai encore le temps de préparer un atterrissage en douceur. Mais ne rêvons pas, avec un bébé pareille, j’approche le plancher des vaches à grande vitesse et je me pose en courant. Dire qu’il ne s’agit “que” d’un 180 et que je vais continuer à réduire en taille au fur et à mesure que je vais gagner en expérience.
Le quatrième est un solo beaucoup plus tranquille où j’en profite pour pratiquer la chute sur le dos. Encore très instable, il va falloir que je demande des conseils. De retour avec un Omega 260, je m’exerce à un nouvel atterrissage de précision, se révélant cette fois-ci parfait ! L’occasion de faire un bon break au soleil. 10h du matin et déjà 4 sauts, cela relève de l’addiction maladive. Les vols de tandems s’enchaînent donc pendant que je me relaxe en bronzette pour récupérer de la matinée.
Vers 15h, un vol sportif se lance et on teste un “3 way” avec Ben et Lili. Cette dernière pratiquant pour sa licence B également, c’est l’occasion d’en profiter avec Ben qui nous surveille. Tous les trois à l’extérieur de l’avion, on se lance simultanément mais non connectés. On est sensé se regrouper en étoile pour réaliser plusieurs enchaînements, mais cela s’annonce plus complexe que prévu.Tout notre temps est passé à essayer de se stabiliser à une altitude commune, en vain. Tant pis, 6 000 pieds, je mets les voiles et je déploie.
La journée doit se finir sur cette note.
Je ne veux pas y croire ; il est encore tôt, la météo est parfaite et il y a plein de sportifs sur la drop zone.
Je vas voir Lisa qui est en charge de l’administratif.
- “Il n’y a pas moyen que l’on fasse un deuxième vol sportif ?”
- “Si tu arrives à convaincre 10 personnes de re-sauter, mais je doute que tu y arrives.”
- “Même si le vol est pour moi ?”
- “Jésus Christ, tu vas payer pour l’ensemble du vol ?”
- “Pourquoi pas…” – un sourire aux lèvres – “On peut faire ça ?”
- “Oui Adrien, tu peux définitivement faire ça !”
En préparant ce plan machiavélique, je repensais à deux choses : une conférence vues quelques semaines auparavant prouvant que le bonheur peut s’acheter. Dans le sens où on dépense son argent pour les autres au lieu de le garder pour soi-même, ce qui correspond clairement au plaisir et à la satisfaction d’offrir. D’autre part, je reste convaincu que plus on donne plus on reçoit. Tout cela n’a pas pris longtemps à être largement confirmé. En quelques secondes, on est dix parachutistes parés et motivés ; tous enchantés de l’occasion, ce qui me ravi de plus belle. En prime ce cher Mike, dans toute sa folie amicale, est de la partie et propose de marquer le coup avec quelque chose de spécial. On va tous sauter à 16 500 pieds, Mike, Lili et moi même serons connectés. Une fois stabilisés, on va tenter d’agrandir notre cercle avec tout le monde pour former une étoile humaine de dix personnes. Au signal de Mike, on n’aura plus qu’à tous partir dans un tracking géant dans sa direction. On a même plusieurs caméras et appareil photo pour témoigner de ce qui se prépare.
Un peu plus stressé que d’habitude, car dans ce genre de formations à plusieurs, la réussite du groupe dépend de la perfection de chaque individu et je suis le moins expérimenté. En pratique, on parvient à faire une étoile à 5 avant d’éclater et de tous partir dans un track désorganisé. On est loin de la perfection mais on est à fond dans le fun et je m’amuse comme je n’avais encore jamais eu l’occasion, du fait de faire partie de cette bande de cowboys volants le temps de quelques dizaines de secondes. La journée se terminera donc cette fois sur cette touche euphorique avec toute l’équipe encore excitée de cette dernière descente hors du commun. On m’offre même un t-shirt en me remerciant d’être sois-disant “so awesome”. L’heure pour moi de refaire route pour Wellington, gardant encore quelques temps ce petit sourire aux lèvres, et promettant de revenir le week-end prochain – même si pour le moment, il est annoncé pluvieux … fingers crossed !

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 20th of May, 2012

 

Skydiving in Abel Tasman – A License – Coaching Jumps 04, 05, 06

13 May 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Vendredi 11 mai 2012 : C’est avec la satisfaction d’avoir bouclé mes 60 heures de travail hebdomadaire en quatre jours que j’ai posé mon vendredi. Cette semaine se finira par un long week-end de parachutisme. Du moins, c’était l’idée. En pratique, il pleuvait des cordes à Wellington quand je suis parti. J’espérais trouver du beau temps en arrivant dans l’Île Sud, mais bien que plus clément, on est encore loin du ciel bleu à l’horizon dégagé. Après quelques heures d’attente, une percée de soleil en vue, un premier vol se met en place. Je suis de la partie pour réaliser un coaching jump avec James, le même instructeur que j’avais percuté le week-end dernier. A première vue, il n’a pas l’air de trop m’en vouloir. On va pratiquer à nouveau les tournants et points de contact, tout en essayant de le faire de manière plus contrôlée cette fois-ci. A ma demande, on essaye une sortie différente ; j’escaladerai au dehors de l’avion et James sera à l’intérieur, à savoir l’inverse de ce à quoi j’étais habitué jusque là. Je dois admettre qu’il y a une bonne prise au vent quand on se tient sur la petite marche du Porter, le corps à l’extérieur. J’essaye autant que possible de me mettre dans une position confortable. Sans avoir le temps de crier garde, je vois James s’élancer et sauter. Je l’accompagne de mon mieux, mais quelque peu déstabilisé par la précipitation, je me retrouve dans une position verticale à laquelle il me faut quelques secondes pour me remettre à plat ventre. Après coup James m’explique qu’en l’absence de vent, ajouté qu’on soit nombreux, il ne faut pas attendre trop longtemps avant d’y aller sous risque que le dernier se retrouve trop loin de la drop zone, rendant son retour au bercail plus complexe. Les respirations profondes tout en prenant son temps, c’était pour la formation AFF. Maintenant, sans pour autant se précipiter, il s’agit de ne pas perdre de temps. Ceci étant dit, la chute se déroule plutôt bien, juste quelque peu confus quand à savoir à qui le tour de tourner et dans quel sens. En tous cas, pas de collision à signaler ! A 5500 pieds, James m’abandonne et commence à tracker, 500 pieds plus tôt que prévu. Je n’ai donc plus qu’à en faire de même. Décidément il m’aura déstabilisé cette fois-ci, mais j’imagine que c’est un juste retour des choses, sans rancune donc.
Alors que je me prépare à enchaîner, la météo tourne au vinaigre, nous sommes tous renvoyés chez nous. Avant de m’exécuter, je prends un petit moment pour pratiquer mon pliage de parachute. Mis à part quelques interventions de Mitch aux moments délicats, je suis ravi de ne m’en sortir pas trop mal. Du moins c’est ce que je crois ; vérification demain quand il s’agira de sauter avec.
En route pour la White Elephant Backapacker, une damoiselle en bord de route, dans un endroit où on ne peut s’arrêter facilement, tient une pancarte indiquant Nelson. Elle fait face exactement à la direction opposée à laquelle elle souhaite se rendre. Et il commence sérieusement à pleuvoir. Convaincu qu’elle est plutôt très mal partie, je mets mes warnings, je m’arrête pour lui faire signe de monter. Après tout je n’ai rien à faire cet après midi, je ne suis donc pas à un détour d’une heure trente prés. Après de sympathiques discussions autour des voyages et du sens de la vie en compagnie d’Irène l’hollandaise, ou plutôt du comment retourner à une vie normale après avoir tant voyagé, si tenter que la “normale” existe, je la dépose finalement à son auberge. Puis je reprends la route pour rejoindre la mienne. Le reste de la journée n’aura été que fainéantise au bord du feu, allongé dans un canapé, l’autobiographie de Bear Grylls dans les mains. Steak saignant et séance de cinéma privée au Gecko – littéralement la salle pour moi tout seul, allongé dans le sofa face au grand écran. Il n’y a pas à dire, même par temps pluvieux, c’est toujours agréable d’être en vacances ! Enfin… en week-end.

Samedi 12 Mai 2012 :
Il y a des jours comme ça où on se dit qu’on a bien fait de sortir du lit ce matin. Il y a des jours comme ça où on se dit qu’il va s’en falloir de peu pour tomber dans un coma profond ce soir. La journée a été exceptionnelle. Soleil radieux, vent proche de zéro. C’est aussi la première fois que je vois autant de parachutistes au drop zone ; le timing est parfait. On est capable d’alterner toute la journée des vols touristiques de tandems avec des vols uniquement sportifs. Tout cela ayant contribué au fait que j’ai pu réaliser aujourd’hui un record de 7 sauts, dont 3 en coaching. Premier coaching avec Mike et Kevin, les deux instructeurs avec qui je rigole le plus. On saute tous les trois pour réaliser une série d’enchaînements en l’air. Mis à part mon pied dans la caméra de Mike à un moment, tout se passe comme prévu. Suivi d’un coaching avec Kevin pour pratiquer les tournants à l’aide des jambes. Un peu moins naturel qu’avec les bras, mais tout aussi efficace. Entre deux solos où j’en profite pour étudier une nouvelle technique de tracking beaucoup plus efficace – j’ai enfin vraiment l’impression d’avancer comme une fusée dans une direction donnée, sans trop perdre d’altitude – je réalise un dernier coaching jump avec Anthony. Je ne le connais pas, physiquement il est deux fois plus petit que moi et il y a toujours cette appréhension avant de sauter avec un “inconnu”. Néanmoins c’est un vieux de la vieille, qui plus est l’un des anciens proprios de la drop zone. Le saut se déroule comme il se doit. Entre le petit papi et le grand jeunot, on rigole bien de ce sacré duo.
Un peu plus tard sous mon parachute au cours d’un de mes solos, je prends mes repères en regardant autour de moi. Avec la fréquentation du jour, le ciel s’est transformé en route nationale ; il y a des parachutistes de partout. Soudain, j’aperçois l’une d’entre eux qui coupe son parachute. Elle retombe en chute libre, sa toile s’éloignant au loin. Choqué, j’observe la scène, impuissant. Deux secondes plus tard, sa réserve se déploie. Vu d’ici, elle avait l’air d’être déjà très bas, c’est donc avec soulagement que je la vois finalement atterrir en douceur au drop zone. Suite à un disfonctionnement de son parachute principal, elle a eu le bon réflexe et le contrôle de soi pour faire ce qu’il fallait, quand il fallait. De la même manière qu’après une chute à cheval, elle est évidement repartie dans le premier avion qui suivait pour resauter, histoire d’éviter que la peur ne s’installe. Une situation à faire froid dans le dos en tous cas, mais aussi un sérieux rappel que tout cela n’est pas qu’un jeu quand notre vie ne tient qu’à un fil. Et surtout, l’importance de bien plier son parachute pour éviter tout incident. A ce sujet justement… mon pliage est encore très confus, mais pour le moment j’ai eu la chance de ne pas avoir eu de mauvaise surprise, je touche du bois. J’ai également eu la chance de tester un parachute plus petit, de 260 à 230 ; la différence de sensibilité et de réactivité est surprenante, même si pourtant la différence de taille reste minime. A l’inverse, le 290 est un gros bébé qui bouge à son rythme.
Je suis exténué ce soir, et pourtant, ravi. Demain on commence à 8h30. Avec le retour de la pluie prévu dans l’après midi, on va essayer de faire le maximum aux aurores. En attendant, je crois que je vais m’écrouler dans les bras de Morphé…

Dimanche 13 Mai 2012 :
Tout compte fait, Morphé n’aura pas été des plus sexy la nuit passée. Entre les ronflements, les crises de toux et les réveilles qui sonnent dans le dortoir, tout cela était plutôt agité. Pour ma part, même si j’étais physiquement et nerveusement épuisé de ma journée, il m’a fallu du temps pour digérer mon surplus d’adrénaline avant de pouvoir m’endormir.
7h debout, le ciel est couvert, l’atmosphère humide. Le drop zone semble déserte comparé à l’animation de la veille, les quelques présents attendent que les éclaircies finissent par percer le voile grisâtre. Vers 10h, le premier avion décolle avec un groupe de tandems et trois autres suivront. J’ai la chance d’être en solo sur tous les vols. Le ciel n’ayant pas fini de se dégager, la température hivernale est encore relativement fraîche. Cette fois j’emporte des gants et sans complexe. A peine de retour au sol, je cours au hangar, j’enfile un deuxième parachute, à défaut d’avoir le temps de plier le miens, et je re-saute dans l’appareil. L’exercice est épuisant, mais l’enchaînement des sauts me permet d’avoir du temps en l’air pour pratiquer de nouvelles techniques. En vrai, je me régale à faire du tracking. Je donne tout ce que j’ai pour avoir la meilleure prise au vent et aérodynamisme possible et je fonce comme une fusée dans une direction. Au bout de dix secondes, je tourne à 180 degrés et je fonce dans la direction opposée. Mon seul regret est de ne pas avoir de caméra ou quelqu’un qui saute avec moi pour partager ces instants.
Faisant un break au midi, j’en profite pour retourner à mon pliage de parachute. Frick, le maître packing du drop zone en profite pour signer mon journal de sauts ajouté de la mention “clear to pack” . Pas d’incident jusque là, j’ai donc l’autorisation de continuer et même de plier le parachute des autres.
En milieu d’après midi, un dernier groupe de tandems arrive pour le cinquième vol de la journée. L’occasion pour moi de finir sur un solo un peu particulier. Même si je sais que je n’ai pas vraiment l’accord de mon instructeur vis à vis de ce que je vais faire, j’ai juste envie de m’amuser un peu sur celui-là. Je saute les yeux fermés. J’essaye de sentir ce qui se passe autour de moi et de parvenir à me stabiliser. Une fois à plat ventre, j’ouvre les yeux. Puis, dans une manœuvre improvisée – à défaut de ne pas encore avoir appris cette position – je me retourne pour me mettre sur le dos. Je regarde le ciel et je me laisse tomber en essayant de ne pas être trop instable. La sensation est géniale, à défaut d’être soufflé, je me retrouve porté. Quelques secondes plus tard, fini de jouer avec le feu, je me retourne pour reprendre ma position normale. Je vérifie mon altimètre, j’ai encore un peu de temps. Je choisis une direction et je track, en allant le plus vite possible. Je m’arrête 5 secondes plus tard pour vérifier mon altimètre. Encore 1500 pieds avant l’ouverture, je re-tends mes bras et mes jambes, puis je repars en tracking à toute vitesse. 5000 pieds, je déploie mon parachute, avant de retourner sur le plancher des vaches quelques minutes plus tard.
Je partage l’expérience avec Mike qui ne m’en veut pas mais me traite de “sneaky boy” en rigolant. Je m’excuse en avouant que c’était trop tentant pour ne pas essayer. J’ai hâte d’avoir le niveau pour faire du freefly, me mettre en position assise, debout, tête en bas et compagnie… En attendant, j’en suis ce soir à 32 sauts ! Ce qui veut dire que j’ai officieusement ma licence A et je me prépare maintenant pour la B. En pratique, j’ai un test écrit à faire pour valider ma A, mais ce sera pour le week-end prochain, à défaut d’avoir quelqu’un de disponible aujourd’hui pour s’en occuper.
La nuit va bientôt tomber ; l’heure pour moi de reprendre la route. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas à dire, malgré une météo lunatique, ce week-end aura finalement été un sacré week-end de parachutisme !

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 13th of May, 2012

 

Skydiving in Abel Tasman – A License – Coaching Jumps 01, 02, 03

06 May 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Samedi 05 Mai 2012 : Le soleil est sur le point de disparaître derrière la chaîne de montagne. Les derniers rayons qui parviennent jusqu’à moi sont d’un vif orangé. La baie d’Abel Tasman sous mes pieds profite de ses ultimes moments de chaleur. Quant à moi, je fixe l’astre rougeoyant encore quelques secondes, jusqu’à sa disparition complète. En parachute, à 2500 pieds, la nuit tombe désormais rapidement et la fraîcheur reprend vite possession des lieux. En tirant de toutes mes forces sur l’une de mes sangles, j’enchaîne plusieurs tournants à 360 degrés, par la droite, puis par la gauche, histoire de perdre de l’altitude tout en restant sur place. 1000 pieds, je longe la piste atterrissage. 600 pieds, tournant à 90 degrés sur la gauche, la dernière chose que je souhaite est d’atterrir sur le béton. Un dernier tournant à 90 degrés à gauche pour me diriger vers un bon petit coin d’herbe bien douillet, puis me voilà de retour sur le plancher des vaches. Il s’agit de mon 15ème saut en parachute.
Il serait pourtant bien tentant à plusieurs reprises de dire stop. Désormais que je me suis prouvé que je pouvais le faire, je peux passer à autre chose. Non pas car cela ne me plaît pas, mais parce que chaque saut correspond à l’essayage de quelque chose de nouveau, quelque chose que je n’ai pas encore tenté. Ce qui dans un sens le rend toujours excitant, peut se révéler également déstabilisant, demandant son lot de zénitude pour l’affronter en douceur et en tirer du plaisir. Néanmoins, pouvoir être témoin de moments tels que celui que je viens de vivre où l’on se retrouve seul face à Dame Nature dans toute sa splendeur, on en revient à vite oublier tout le reste, tout en ayant une bonne raison de s’obstiner et de continuer.
Le week end avait cependant assez mal commencé, un voile nuageux recouvrait Motueka jusqu’à l’horizon. J’ai passé la matinée dehors, à m’occuper avec ce petit jeu ennuyant qui consiste à scruter le ciel en quête d’éclaircissements. Rien. En désespoir de cause, j’ai commencé à apprendre l’Art du pliage de parachute. Il n’y a pas à dire, c’est une occupation aussi frustrante et complexe que celle du démêlage de fil de pêche qui se serait pris dans un arbre et sur lequel on aurait tiré pendant des heures, tout en ne sachant pas par quel bout commencer. Sans négliger le fait que cela doit être parfaitement réalisé sous peine de se retrouver en chute libre avec un parachute qui refuse de se déployer. Tant pis, on verra cela plus tard, je laisse la tache à quelqu’un d’expérimenté. Il est 14h, le soleil reprend possession des lieux et transforme la drop zone en petit coin de paradis, à des années lumières de ce qu’on avait au matin. Je commence par deux sauts en solo, histoire de me remettre en état après une semaine passée devant l’ordinateur. Plutôt instable tout ça, mais je passe un bon moment malgré tout. Puis je continue avec mon premier coaching jump pour préparer ma licence A où je pratique les mouvements avant / arrière. Toujours instable, mais il faudra s’en satisfaire pour aujourd’hui, la nuit tombe rapidement. Fin de journée dans un surprenant et délicieux restaurant dit Gothique avec nourriture raffinée. Puis séance de cinéma au Gecko. A separation. Très beau film iranien, touchant et déprimant.

Dimanche 06 Mai 2012 : J’ai du mal à sortir du lit ce matin, pourtant il fait déjà jour, mais je profiterai bien d’une grasse matinée. Un coup d’œil sur le téléphone, 8h. Un coup d’œil en direction de la fenêtre, j’aperçois des carrés ensoleillés tapissant la pelouse. Je saute du lit pour scruter le ciel ; bleu jusqu’à l’horizon - excellent ! Je me prépare en quatrième vitesse pour me retrouver au drop zone un peu avant 9h. Personne dans les parages, si ce n’est un voyageur allemand intrigué par un saut en tandem. Je le renseigne puis rapidement la drop zone se réveille au rythme des différents parachutistes qui investissent les lieux.
Je commence par un saut en solo pour me mettre en jambe et j’en profite pour pratique mon prochain coaching jump ; accélérer et ralentir ma descente. Sur la fin je fais un tracking avant d’ouvrir mon parachute, mais j’y passe un peu plus de temps que prévu à essayer de corriger la position de mes jambes, ce qui m’entraîne sans me rendre compte à ouvrir mon parachute à 4000 pieds. Un peu bas, trop bas, sachant que je suis sensé déployer à 5000 pieds. Mais bon, rien de trop grave… je pense.
J’enchaîne sur un coaching jump avec Mike au programme similaire. Toujours un peu instable, mais pas trop de problème outre cela. Entre deux sauts, je continue mon apprentissage de pliage de parachute qui s’avère être incompréhensible au plus grand point, puis je n’ai pas le temps d’avaler un morceau que je suis à nouveau dans l’avion pour un autre solo. Qui plus est, avec un parachute à moitié plié par mes soins. Espérons qu’il fonctionnera, au moins, à moitié bien… En vol je pratique mon tracking. L’idée, c’est de réussir à planer à l’horizontal, aussi vite que possible dans une direction donnée. A force de m’acharner, je commence à avoir quelque chose, mais je suis encore loin des pointes de vitesse avec perte d’altitude réduite qu’arrivent à réaliser ceux qui m’entourent. Moi je suis encore entre le sur place et la descente accéléree. En tous cas, mon parachute se déploie sans aucun problème et ce pour mon plus grand soulagement. Je retente un pliage dans la foulée, mais je suis toujours aussi confus. La tache est sensée être réalisée en 3 minutes, pour ma part ce serait plutôt 35 minutes, en demandant de l’aide à 5 personnes différentes.
Petit break au soleil, sandwich et bouquin. 4H, il est temps pour moi d’enchaîner sur un nouveau coaching jump, avec James cette fois-ci. Au programme, réalisation d’une série de tournants, tout en s’attrapant à chaque fois et chacun son tour les bras, jambes et mains. En réalité, les deux premiers se passent à peu près comme prévu, puis James tourne à 180 degrés. J’avance dans sa direction pour faire contact avec ses jambes. Je tends mes bras, sûrement trop tard, car j’avance trop vite. Je le percute. Sans comprendre ce qui m’arrive, je pars en vrille, sur le dos, la tête en bas, je bascule et je tombe. J’essaye de regagner ma stabilité le plus vite possible en reprenant une position en forme d’arche. Je localise James qui se trouve beaucoup plus haut que moi. Je tends mes jambes et mes bras aussi fort que possible, tête baissée, fessiers vers le haut, en essayant d’avoir le maximum de prise au vent pour ralentir ma descente et me retrouver à son niveau. J’y mets tout ce que j’ai. Cela fonctionne, puis je parviens à revenir face à lui. On a le temps de faire un dernier tournant, puis je dois m’en aller pour déployer mon parachute. Je tourne à 180 degrés, je track pendant 5 secondes pour partir aussi loin que possible et déployer la bête en toute sécurité. Après un atterrissage en douceur, je m’apprête à enchaîner, mais faute de parachute plié et disponible à temps, c’était donc mon dernier saut de la journée. Au fond, je ne me sens pas encore assez en confiance pour sauter sans parachute.
Retour sur Wellington, mais si la météo est clémente, je pourrai continuer la formation le week end prochain. A 19 sauts, il ne m’en reste que 6 avant de pouvoir prétendre à ma licence A. Encore faut il que la prochaine fois je sois un peu plus délicat et que j’évite de percuter de plein fouet mon instructeur en vol… il paraît que cela ne fait pas très bon genre.

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 06th of May, 2012

 

Skydiving in Abel Tasman – AFF Stage 07, 08, 09

29 Apr 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Samedi 28 Avril 2012 : Le week end a plutôt mal commencé. Il a plu ces derniers jours, mais comme cela devait s’améliorer aujourd’hui, j’ai pris le risque de revenir à Motueka. S’il y a une infime chance que je puisse continuer ma formation de parachutisme, j’aime autant la saisir. Mon avion avait 1h30 de retard hier, comme pour me faire comprendre que ce n’était finalement pas une si bonne idée d’insister. Heureusement que je commence à prendre mes petites habitudes ici et je ma familiarise avec les propriétaires de la White Elephant Backpacker ; je peux arriver tard, j’ai le code de la porte d’entrée, une clef qui m’attend cachée dans l’armoire et je règlerai au petit matin – parfait. Au réveil, l’atmosphère est encore très humide, les nuages gris, tout cela semble plutôt pluvieux. 8h30, je fais un tour au drop zone, pas un chat en vue. Je vais me consoler en me baladant sur la plage voisine où je découvre une épave échouée. Après quelques photos, le temps commence enfin à se dégager, un arc en ciel pointe le bout de son nez. 9h30, je retourne au drop zone plein d’espoirs, mais j’y trouve Kevin qui me fait rapidement redescendre sur terre. Cela se dégage certes, mais à 15 000 pieds d’altitude le vent souffle à 50 noeuds ; aucune chance qu’on saute dans ces conditions. On attend 12h un nouveau rapport météo et on avisera en fonction. Soit. Sans idée bien précise, je me résigne à prendre la voiture pour occuper ma matinée. Deux minutes après mon départ, une auto-stoppeuse au carton illisible interpelle mon attention. Je m’arrête. “Tu vas à Takaka ?” demande-t’elle. “Je vais où tu veux, j’ai trois heures à tuer.” Ce sera donc Takaka. Cathrine, charmante luxembourgeoise quadrilingue a décidé qu’après une année de droit il était temps de passer à autre chose. Quand je disais qu’il y avait un problème avec les formations en droit… Tout est il que la damoiselle voyage désormais dans notre beau pays et quand à moi, je profite d’une heure de route sinueuse en agréable compagnie. Un café à Takaka, puis il est l’heure pour moi de faire demie tour. Un kilomètre plus loin, dans un virage au milieu de nul part, un kiwi rasta, café à la main, tend le pouce. Je m’arrête. “Tu vas à Motueka ?” “Oui j’en viens, et j’y retourne. Monte, je t’expliquerai en route”. Monsieur Camron qui habite dans cette petite cabane en haut de la colline avait initialement une voiture. Mais sa femme qui vient de le quiter est partie avec. Et il y a même une histoire de gamin en bonus. Tout cela pour dire, qu’ajouté aux discussions politiques et économiques relatives à la Nouvelle Zélande, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer au cours de ce voyage retour.
A nouveau au drop zone, le soleil est désormais radieux. Cependant, ils doivent effectuer un premier saut en tandem pour me confirmer que le vent est correcte pour moi. 15 minutes plus tard, j’ai le feu vert. Niveau 7 ! Je saute à 13 000 pieds en plongée avec un instructeur qui m’accompagne. A son signal, je fais une galipette arrière, puis un tracking – avance rapide dans une direction. L’ensemble ne se passe pas trop mal, ma galipette n’est pas digne d’un gymnaste et mon tracking ressemble plus a du sur place, mais je termine par un atterrissage en douceur et un niveau validé. Il y a du monde aujourd’hui au drop zone, pour mon plus grand plaisir car j’ai l’occasion d’enchaîner sur deux sauts d’affiler en solitaire ! Le premier à 13 000 pieds où je n’ai pas grand chose à faire à part éviter de paniquer, rester stable et tourner un peu. En vrai j’ai paniqué, disons que mon taux d’adrénaline était supérieur à la normale du fait de me retrouver pour la première fois complètement seul, et la chute s’est déroulée en un clin d’oeil. Le deuxième, à 13 000 pieds également, mais cette fois je vais devoir pratiquer ma galipette arrière ainsi que le tracking et des tours à 360 degrés. Au final je n’ai pas pu faire autant de chose que prévu, j’ai perdu trop de temps à regagner ma stabilité, mais j’ai survécu. Alors que je croyais la journée terminée, pour preuve, je m’étais esquivé 5 minutes au supermarché du coin pour faire le plein de bières – non pas que je me sois converti, mais c’est la tradition ici de payer sa tournée après chaque première fois. Le seul inconvénient, c’est qu’il y a toujours quelqu’un qui trouve le moyen de rajouter “premier” devant n’importe quelle action, histoire de garantir le lot de boisson à chaque fin de journée au drop zone. Tout est il qu’à mon retour on m’annonce qu’un nouveau groupe de tandem va arriver, ce qui veut dire un quatrième saut pour moi aujourd’hui. Plutôt pas mal pour un week end annoncé pluvieux !
Niveau 8. Au final pareil que le dernier saut à savoir galipette arrière, tracking et tournants à 360 degrés. Sauf que cette fois Mike va me suivre pour me filmer. Je ne dois pas m’en préoccuper, il ne me donnera aucun signal, juste regarder si je fais tout comme il se doit. Les lumières rasantes tendent vers un coucher de soleil, mon moment préféré de la journée pour me jeter d’un avion en vol. Si cela ne change rien dans l’absolu d’avoir un instructeur avec moi quand je fais mon saut, car au final je ne m’en soucie pas, cela a quand même un quelque chose de rassurant. La chute se passe donc comme il se doit, Mike trouve même le moyen de me faire un high five en vol. J’ai toujours des choses à améliorer comme mon tracking ou encore une fois l’ouverture de mon parachute, mais c’est tout de même un niveau de plus de validé. Par contre mon atterrissage était vraiment catastrophique. Déstabilisé par le vent au dernier moment, j’ai fait l’erreur de relâcher une de mes sangles ce qui m’a fait littéralement tomber au sol au lieu de me poser en douceur. Heureusement que j’ai les chevilles solides.
Quelques bières plus tard, la soirée s’est une nouvelle fois terminée au très sympathique Gecko, le cinéma indépendant de Motueka. De quoi se relaxer avant demain, en espérant que la météo continue à être de la partie.

Dimanche 29 Avril 2012 : Ciel bleu et grand soleil à l’horizon, c’est plutôt bon signe! Il y a bien des nuages gris au loin, mais le temps qu’ils soient au dessus de nos têtes, on devrait avoir le temps de faire quelques sauts. Première série de tandems à 10h, pour ma part, ce sera passage de mon niveau 9, le dernier de ma formation AFF. Cette fois, il s’agit de sauter à basse altitude, 5 000 pieds, je devrais rapidement me stabiliser et ouvrir mon parachute sous 5 secondes. C’est une sorte de préparation aux situations d’urgence. Mike ne cesse de me répéter avant d’y aller que je dois prendre mon temps, respirer. 5 secondes c’est long. Et je dois bien attendre 5 secondes, non pas me précipiter. Mike reste dans l’avion, il me donne son Go. Je respire à double reprise puis je me lance. Il a dit que je devais prendre mon temps, donc j’attends 5 secondes, puis hop, je déploie mon parachute et je fais un atterrissage en douceur. Nickel. En réalité, Mike m’a montré après coup avec la vidéo qu’il a prise depuis l’avion, j’ai attendu 11 secondes avant de déployer mon parachute. A cette vitesse ca fait quand même plusieurs centaines de pieds de différence. Rien de bien grave dans l’absolu – en situation d’extrême urgence je peux toujours déclencher ma réserve qui s’ouvre plus rapidement à 800 pieds et être toujours en vie, mais il commençait à s’impatienter dans l’avion et a été rassuré quand il a finalement vu la toile de mon parachute se déployer. C’était donc le dernier saut de ma formation AFF, et c’est un brevet de validé !
L’avantage de pouvoir maintenant sauter tout seul, c’est que je peux enchaîner sans attendre qu’un instructeur soit libre, j’ai juste à me trouver une petite place dans l’avion. Donc aussitôt au sol, j’enfile un deuxième parachute et je me faufile dans le prochain vol. On est coince comme des sardines à dix dans ce petit Porter. Ce nouveau solo est pour moi un saut à 13 000 pieds, un peu de galipette, de tracking, quelques tournants et atterrissage en douceur. C’est que je commencerai presque à m’y habituer. En vrais, quand je vois mes coéquipiers qui escaladent sur les ailes de l’avion en vol pour faire des sauts dignes de cascades de film, ou même quand je vois Mike en vol qui est allongé sur le dos dans une stabilité déconcertante, lunettes de soleil sur les yeux, en train de profiter de la vue… tant que je ne saurai pas faire tout cela, je crois que j’aurai encore pas mal de choses à apprendre ! Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui. Le vent se lève et les nuages reprennent place. Il me faudra attendre le week end prochain pour continuer tout ça et enchaîner sur ma licence A. En attendant, je n’ai plus qu’à rentrer sur Wellington pour reprendre une vie “normale”, en tous cas juste pour quelques jours.

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 29th of April, 2012

 

Skydiving in Abel Tasman – AFF Stage 04, 05, 06

22 Apr 12


Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Vendredi 20 Avril 2012 : La semaine passée n’aura été qu’un enchaînement de préparations psychologiques et physiques en vue de la suite de ma formation de parachutisme. Je suis retourné travailler certes, mais ma seule envie était de retrouver cette baie ensoleille d’Abel Tasman, repartir dans cette petite bulle paisible d’oxygène loin de toute pression professionnelle. Au point d’en avoir posé mon vendredi pour profiter d’un long week-end. A 9h30 au drop zone je m’aperçois que mon instructeur principal, Mike, est absent jusqu’à samedi compris. De plus, Chris se trouve être un deuxième étudiant réalisant actuellement la même formation que moi. Nous allons donc tous les deux devoir nous partager l’autre instructeur du centre, Kevin. J’aimais bien Mike, il y avait une certaine confiance qui s’était établie entre nous, pour preuve, je suis toujours en vie. L’idée de me confier à quelqu’un d’autre sans autre forme de procés me déstabilise un peu. Néanmoins, tout le monde ici a l’air adorable et expérimenté, donc j’essaye de ne pas m’inquiéter outre mesure. Faire voler un avion, cela a un certains coût et pour cette raison nous sommes donc très dépendants du nombre de touristes s’inscrivant à des sauts en tandem pour continuer notre formation. Ils n’enverront pas un avion pour un seul client. Les réservations du jours annoncent qu’il y aura 5 vols, dont 3 où Kevin aura les mains libres pour s’occuper de nous, chacun notre tour. Chris étant AFF niveau 4, pour ma part niveau 3, il a la gentillesse de me laisser faire 2 sauts dans l’idée qu’on puisse tous les deux se retrouver au niveau 5. Au cours du niveau 4, je dois sauter avec un instructeur à 13 000 pieds d’altitude et expérimenter l’art de tourner pour aller un peu à droite, puis un peu à gauche, tout en ayant l’instructeur à mes côtés pour me re-stabiliser si besoin, puis ouverture du parachute à 6 000 pieds. L’avantage de ne pas avoir sauté ces derniers jours est que j’en ai oublié la peur au profit de l’excitation et je suis bien motivé à l’idée de remonter dans un avion alors que quelques temps en arrière, je me demandais vraiment si j’aurais le courage et la force de continuer cette aventure. L’inconvénient étant que ce sentiment d’excitation ne dure pas très longtemps, j’ai beau essayé de respirer, je suis de plus en plus tétanisé à l’approche du grand saut, sans compter que je me retrouve dans cette situation de “première fois” qui est doublement effrayante. Pas le temps de faire marche arrière, on est parti. En chute libre, j’ai à nouveau un rush d’adrénaline, les secondes deviennent des mili-secondes, le temps défile à une vitesse folle et j’ai l’impression d’être instable en permanence ce qui me fait paniquer encore plus. La descente en parachute se passe plutôt bien par contre, j’ai même l’occasion de tester comment tourner à l’aide de mes raisers et de prendre des virages un peu plus rapides pour mieux me rendre compte de comment tout cela réagit. Néanmoins, des vents assez prononcés me font atterrir un petit peu loin du dropzone. Malgré tout, selon Kevin, mon saut n’était pas si pire et je passe quand même ce niveau 4.
Peu de temps après, Chris échoue son niveau 5.
Puis c’est à mon tour de m’y coller.
Tout cela réuni ne m’aide pas à me déstresser. Je discute un peu avec les gens autour de moi pour essayer de trouver une technique de relaxation. Il y a bien une proposition de la part du très amical Eric originaire de Bezier, désormais expatrié Kiwi, mais dirons nous que c’est un peu trop déplacé pour être réalisable en pratique. Au programme de ce niveau, je vais à nouveau sauter à 13 000 pieds avec Kevin, puis cette fois il va rapidement me lâcher pour venir face à moi. Je devrais alors, sous ses instructions et sans perdre mon équilibre, réaliser un 360 degrés vers la droite, puis vers la gauche, pour finalement ouvrir mon parachute à 5 000 pieds. Quelques minutes avant de se lancer, un des tandem master accroché à un touriste se met à chanter en rigolant dans l’avion, histoire de détendre l’atmosphère. Cela me remémore instantanément une traversée de rivière de glacier au Groenland que j’avais du faire à plusieurs reprises il y a deux ans, en fin de journée, quand la fonte des glaces avait rendu le niveau élevé et le courant dangereusement violent. Je savais qu’au moindre dérapage je serai entraîné dans l’océan d’icebergs et le seul moyen de me calmer pour focaliser sur autre chose était de chantonner dans ma tête. Je me décide à faire de même à l’instant précis. On saute. On se stabilise. Kevin se positionne en face de moi puis, à sa demande, je commence à tourner. Je suis euphorique, je souris, puis je tourne dans l’autre sens. J’arrive à tourner tout seul, à rester en l’air, stable, “sans qu’on ne me tienne la main”. J’imagine que cela doit être une sensation similaire à celle d’apprendre à marcher, quand on nous lâche pour première fois et que l’on fait nos premiers pas tout seul. Je vérifie mon altimètre, il est déjà temps de déployer, je me précipite encore un peu trop pour ouvrir mon parachute, il faudra que je travaille la dessus par contre. Fin de la descente en douceur, et retour sur le plancher des vaches avec un atterrissage digne de ce nom. C’est en étant encore rempli d’excitation que Kevin m’annonce que j’ai passé mon niveau 5 en beauté.
J’offre ma tournée et la soirée se termine chez un couple de parachutistes avec la majorité de l’équipe. Discussion auprès du feu autour de la machine à laver reconvertie en poêle, trônant dans le jardin, puis partie de poker à l’intérieur. Je retiendrai le début plutôt que ma défaite écrasante… encore heureux que la mise n’était que de 10 dollars ! J’ai encore assez pour continuer à sauter demain, même si le prochain niveau s’annonce… effrayant.

Samedi 21 Avril 2012 : Journée calme, très calme. Faute de tandems suffisants, il n’y a eu qu’un vol assuré aujourd’hui. Chris ayant moins sauté hier, il a naturellement eu la priorité, ce qui lui a permis de réussir son niveau 5 comme il se doit. Pour ma part, cela aura été principalement du repos. Discussions avec les résidents de la White Elephant Backpacker, lecture des aventures de Mike Horn dans l’Arctique et petite escapade à 18h pour profiter des lumières du coucher du soleil en bord de plage. Le meilleur pour la fin, la soirée s’est terminée au très surprenant Gecko ; le cinéma indépendant de Motueka. Comprenez une projection de film via VLC sur grand écran avec vidéo-projecteur et son 3.1, le tout confortablement allongé dans des énormes fauteuils en cuir. Staff français chaleureux et film prenant – The Hunter – superbe.

Dimanche 22 Avril 2012 : 8h30, il fait un soleil radieux et pas un poil de vent. J’attends au dropzone, confortablement installé dehors sur les fauteuils avec vue sur la piste atterrissage, que tout ce petit monde se réveille. Le niveau 6 qui m’attend consiste en un saut à 13 000 pieds, sans que mon instructeur ne s’accroche à moi. D’habitude, on saute ensemble pour qu’il me laisse une fois stabilisé. Désormais, on va toujours sauter en même temps, mais chacun de notre côté, pour se retrouver quelques dizaines de mètres plus bas. Dans l’absolu, cela ne change pas grand chose, accroché ou non à quelqu’un on tombe toujours, mais il y a cette impression de sécurité quand quelqu’un d’expérience nous « tient la main ». Quoi qu’il en soit, on va pouvoir ensuite continuer à pratiquer l’art de tourner et d’avancer dans une direction donnée. Mon départ sonne sur les coups de 10h et nous revoilà à nouveau dans ce petit avion, coincé comme des sardines, prêt à se jeter dans le vide. A côté de moi, un garçon qui doit avoir à peine 9 ans saute en tandem accompagné de son père. J’admire son courage – ou sa folie -, je n’imagine même pas dans quel état d’adrénaline il va se retrouver dans quelques instants vue son jeune age. Soit il va adorer, soit il va être traumatisé à vie. Pour ma part, je recommence à sauter avec Mike, enfin de retour. Kevin n’a pas arrêté de lui dire que j’avais fait un très bon niveau 5, donc je suis sensé excellé dans ce niveau 6 pour ne décevoir personne. On se lance. La descente se passe plutôt bien. J’arrive à tourner même si ce n’est pas encore parfait, par contre j’ai un peu plus de mal pour avancer. Tant pis, il est l’heure d’ouvrir le parachute. Une fois de plus j’ai la mauvaise habitude de me précipiter, mais là malheur, je ne trouve pas la sangle sur laquelle je dois tirer pour le déploiement. Naturellement, et de manière incontrôlable, je panique. Je perds ma stabilité. Je continue à chercher de ma main cette sangle qui se situe pourtant à quelques centimètres de mes doigts et après quelques secondes qui semblent durer une éternité, je parviens finalement à me retrouver sain et sauf en dessous d’un parachute bien gonflé. Ouf !
A la demande de Mike, je teste de pousser la bête pour voir comment elle réagit, en faisant différent types de tournants et de récupérations, puis je me prépare à atterrir. Là encore, pour une raison que je n’explique pas, je freine beaucoup trop tard et je me pose un peu en catastrophe, beaucoup trop vite, je me tords les chevilles mais j’évite de justesse de me les fouler. Je fais signe à Mike que tout va bien, puis je le rejoins pour un débriefing. Au final le saut n’était pas trop mal – deuxième partie mise à part – c’est donc un niveau validé et je me prépare pour le suivant.
Le reste de la journée n’aura été qu’attente et frustrations. Ce qui est à venir est plutôt sexy – et effrayant – car je dois commencer à faire des backflips, puis par la suite sauter en solitaire, sans instructeur du tout. La dernière chose que je souhaite c’est d’attendre une nouvelle semaine – voire plus en cas de mauvais temps – avant de me lancer. Je préférerai enchaîner de suite, tant que je n’ai pas perdu mes réflexes et que je suis dans le feu de l’action. Malheureusement, on est 3 étudiants AFF au dropzone aujourd’hui et malgré plusieurs vols de prévus, je n’aurai pas eu la chance de trouver ma place dans l’un d’entre eux. Ce qui veut dire retour à Wellington et suite de la formation remise à un week-end futur dépendant de la météo. Comme ce serait tentant de poser une semaine (voire plus) de vacances maintenant ! Tant pis, je n’ai plus qu’à essayer de prendre mon mal en patience, au moins (juste) pour quelques temps.

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 22nd of April, 2012

 

Skydiving in Abel Tasman – AFF Stage 01, 02, 03

15 Apr 12

Carnets de voyage (sorry, only in french) :
Attention, il s’agit là uniquement de notes quotidiennes prises au cours de mon périple. Il n’y a rien de réfléchi, comme c’est écrit sur l’instant, donc à prendre avec des pincettes. C’est là uniquement pour les plus curieux qui ne sauraient se contenter des photos.

Samedi 14 Avril 2012 : Je n’ai presque pas dormi de la nuit. Je ne peux pas dire que j’étais spécialement nerveux hier soir pourtant, mais je ne sais pas… il m’était difficile de fermer l’œil. Ce matin, je devais me lever à 7h mais voilà que j’ai commencé à tourner dans mon lit à partir de 5h. Je suis désormais à Motueka, petit village dans la Baie d’Abel Tasman, au Nord Ouest de l’Ile Sud Néo-Zélandaise. Si il y a un endroit dans le pays où il doit faire beau, il y a de grandes chances que ce soit ici. J’ai pris l’avion hier soir de Wellington, en sortant du travail, direction Nelson, puis j’ai terminé les 50 derniers km avec une voiture de location – désolé au passage pour l’opossum qui a fini sous mes rous, mais comme on dit de part chez nous : les opossums, ce sont les petits dos d’âne de la Nouvelle Zélande. Trouver un endroit où passer la nuit qui daigne encore m’accueillir passé 23h n’a pas été évident, mais j’ai finalement réussi par trouver mon bonheur au White Elephant Backpacker. Au point même qu’une lettre à mon nom m’attendait sur la porte d’entrée et tous les voyageurs résidents d’un jour avaient été mis au courant de mon arrivée afin de me servir de chaleureux réceptionnistes improvisés.
Si je me suis donné tant de mal pour venir ici alors que je ne suis même pas en vacance, ce n’est pas tant pour le soleil, mais plutôt car je me suis enfin décidé à prendre des cours de parachutisme. Après deux sauts en tandem et d’innombrables vidéos visionnées, je devenais de plus en plus impatient de passer aux choses sérieuses. Et tout ça sans même parler de la vision rêvée de pouvoir peut être un jour grimper une montagne pour, une fois en haut, sauter de la falaise et en descendre par la voie rapide muni d’un wingsuit, tout en profitant de paysages magnifiques sous un tout autre point de vue. Mais je n’en suis pas encore là. Aujourd’hui, je dois apprendre à sauter d’un avion. Ou plutôt, aujourd’hui je dois apprendre la théorie pour savoir comment réagir si cela se passe mal après avoir sauté d’un avion.
C’est quelque chose que je trouve assez fou avec la formation de parachutisme, c’est qu’on va t’apprendre la théorie de la majorité des problèmes qui peuvent arriver, mais une fois là haut, une fois le parachute déployé, tu es tout seul. C’est donc seul que tu vas manœuvrer pour la première fois la bête, seul que tu vas te rendre compte à quel point il est sensible ou non et évidemment seul que tu vas devoir atterrir. Tout cela à supposer que les choses se passent bien. En effet, en cas de disfonctionnement avec le premier parachute, il faut s’en débarrasser et déployer le parachute de réserve en urgence afin d’éviter un atterrissage catastrophe, là encore, tout seul, et il faudra compter sur son unique sang froid pour prendre toutes les bonnes décisions, à temps. Car rappelons le, l’ensemble de la descente ne dure que quelques minutes. Grossièrement, c’est comme si quelqu’un passait le code de la route aujourd’hui et demain on le mettait au volant d’une voiture de courses allant à 200km/h avec deux co-pilotes. Jusque là, tout va bien. Puis d’un coup, il tire le frein à main car il y a un mur en face de lui, les deux co-pilotes s’éjectent de la voiture, et la personne en question doit tout faire pour éviter le mur et s’arrêter juste avant, en douceur. En cas d’erreur il n’y aura pas de deuxième chance. La personne n’a jamais conduit de voiture de sa vie, mais le premier essai doit être parfait. Pour rendre la situation plus pimentée, il peut y avoir une panne mécanique dans la voiture entraînant des problèmes de freinage, auquel cas il faudra gérer la situation d’urgence, et faire intervenir le freinage de secours avec tout ce que ça implique. Voilà un peu dans quelle situation je m’imagine me retrouver demain. Si hier j’étais encore excité à l’idée de cette nouvelle aventure, plus ça va, plus je suis terrifié.
La journée a été un bourrage de crane permanent, entrecoupé par des pauses où mon instructeur devait s’occuper de clients partant en tandem et s’est achevée par un contrôle écrit. Dans l’ensemble les résultats sont bons, mais comment savoir si je réussirai à garder l’esprit clair une fois là-haut ? Comment m’assurer que je ne ferai pas d’erreur de jugement qui peuvent si rapidement devenir fatales ? D’autant que j’en ai déjà faites plusieurs au sol, confortablement installé dans la salle d’examen…. Oui ce parachute a l’air bien déployé, je continue ma descente avec. Erreur, plusieurs cordes ont cédé, il faut que je m’en débarrasse pour sortir mon parachute de réserve. Mike, mon instructeur anglais expatrié Kiwi tente de me rassurer. Respire profondément une fois là-haut, regarde autour de toi, surveille ton altimètre et surtout respire. « You gonna be ok ! ». Une bière et quelques visionnages de vidéos des derniers sauts , puis je m’en retourne à mon auberge. Je ne sais pas si je vais beaucoup dormir cette nuit. Par contre une chose est certaine. Demain, je dois être au drop zone à 09h45. Il n’y aura pas de marche arrière. Si le temps est avec nous, il va bien falloir que je fasse ce saut et que j’atterrisse indemne. Après tout, la fin du monde n’est prévue que pour Décembre 2012, il serait bien dommage que je ne sois pas là pour profiter du spectacle !

Dimanche 15 Avril 2012 : Une nouvelle nuit en ayant du mal à dormir, mais cette fois-ci, j’ai de bonnes raisons. A chaque fois que je ferme les yeux, je visualise l’ensemble de mon saut en parachute, de la sortie de l’avion jusqu’à l’atterrissage. Essayer de penser à tout, savoir comment je vais réagir si les choses se passent mal, quelle décisions je vais prendre. Je me refais tous les scénarios possibles jusqu’à finalement tomber de sommeil. Au réveil, le ciel est dégagé, le vent est presque nul, la journée s’annonce superbe. Une fois au drop zone, j’attends patiemment le moment fatidique en essayant de me changer l’esprit en lisant quelques récits de Mike Horn autour de l’équateur. 09H45, il est temps de se préparer. Je repasse sur la planche à roulette pour refaire deux simulations de ma chute et m’assurer que je n’ai pas oublié ce que je dois faire et à quelle altitude. Une fois mon parachute correctement attaché, altimètre à la main gauche, lunettes et casque sur la tête, je saute dans l’avion avec mes deux instructeurs : Mike & James. On est accompagné d’autres instructeurs fermement attachés à des touristes venant réaliser leur saut en tandem. Tout ce petit monde eest chaleureusement collé les uns aux autres dans le peu d’espace qui est à notre disposition. Pas question d’avoir une crampe ou encore moins vouloir satisfaire une envie pressante. La prochaine fois qu’on va pouvoir bouger, ce sera hors de l’avion, en chute libre, à 200km/h.
1 000 pieds, un petit bip se fait entendre dans mon oreille gauche, c’est mon altimètre de secours qui témoigne de son bon fonctionnement. Parfait, je peux enlever mon casque. 6 000 pieds, je visualise l’ensemble de ma chute dans ma tête, et j’en explique les détails à Mike pour m’assurer de n’avoir rien oublié. Il en rajoute une couche pour être certains que c’est bien inscrit au fond de mon crane, je ne dois pas y penser, cela doit se transformer en réflexes. 10 000 pieds, mes instructeurs vérifient une dernière fois mon équipement ; l’ouverture du parachute ne tient littéralement qu’à un fil et la dernière chose dont j’ai envie c’est de l’avoir décroché par erreur en me frottant le dos. 12 000 pieds, on remet casque et lunettes. On a le privilège de sortir les premiers ; les tandems sauteront d’un peu plus haut. 13 000 pieds, Mike ouvre la porte de l’avion et se met en équilibre à l’extérieur. James est encore dedans. Mike me fait signe de la main. Je viens me placer entre les deux, une jambe dehors, une jambe dedans, les deux bras en équilibre à l’extérieur en position de saut. Il ‘est pas question d’hésiter une seconde ou de faire demie tour, je ne suis pas le seul à sauter et l’issue est la même pour tous, quelque soit la frayeur ou l’absence totale de naturel d’une telle situation. Je vérifie avec James, il me donne son consentement. Idem avec Mike. Je respire profondément à double reprises. A la une, je me balance vers l’extérieur, puis vers l’intérieur, à la deux, je prends une plus grande impulsion et je saute de l’avion. James et Mike s’accrochent fermement à ma combinaison pour qu’on reste tous les trois en vol. Je sais ce que je dois faire, je connais les signes, j’ai revue cette scène tellement de fois dans ma tête avant même de la vivre pour de vrai. Néanmoins le rush d’adrénaline est tel que je n’arrive pas à me relaxer. James et Mike ne cessent de me faire des signes pour rectifier ma posture qui est loin d’être idéale. Je vois leurs mains bouger, mais mon cerveau s’embrouille et a du mal en comprendre le sens. Je ne perds pas de vue mon altimètre néanmoins et avec toute cette adrénaline la chute passe à une vitesse folle. J’ai à peine le temps de faire mes trois DDT – exercice de simulation d’ouverture de parachute – qu’on est déjà à 7 000 pieds. Je fais signe de la tête que c’en est fini des exercices et je reste concentré sur mon altimètre. 6 000 pieds, il est temps d’ouvrir mon parachute pour de bon. J’attrape l’attache de la main droite et la jette, le parachute se déploie parfaitement en quelques secondes. Quel soulagement je ressens de ne pas avoir à gérer un disfonctionnement au cours de mon premier saut. Je prends contrôle de la bête, je relâche les freins, tire complètement sur les sangles à double reprises pour bien gonfler toute la toile, un tour à droite, un tour à gauche, parfait tout marche à merveille. J’ai à peine le temps d’identifier le drop zone où je dois atterrir que Mike me parle à la radio. Après m’avoir laissé quand j’ai ouvert mon parachute, il a continué sa chute libre pour ouvrir assez bas, aux environs de 3500 pieds et atterrir en quatrième vitesse pour sauter sur la radio. Je ne peux pas répondre mais lui peut me parler et supposer que je l’entends bien si je fais ce qu’il me dit de faire. « Adrien, if you can hear me, make a right turn. Perfect. Adrien, if you can hear me, make a left turn. Great ». A cause du vent et de la radio fixée à ma poitrine, je ne l’entends pas toujours bien, mais qu’importe, je connais mon plan atterrissage. De plus le paysage est magnifique, la baie d’Abel Tasman, les montagnes, d’ici ça vaut vraiment le coup d’oeil. 1 000 pieds, fini de jouer, Mike me dirige vers la piste atterrissage. 600 pieds, un petit tour à gauche. 300 pieds, encore à gauche. Je me rapproche du sol à toute vitesse, du coup j’essaye de penser à ce qu’il me dit toujours «  Speed is your friend ». Je me rapproche de plus en plus, je relève les jambes, je suis tenté de freiner, mais Mike me fait attendre le dernier moment. « Wait, wait, wait… Flare, flare, flare ! ». Je tire de toutes mes forces sur les deux sangles simultanément, le prachute ralenti en douceur, j’arrive à me rattraper debout, me voilà de retour sur la terre ferme et entier ! Je ne sais pas comment décrire la sensation que je ressens à ce moment précis, mais ça passe par un grand soulagement mélengé à énormément d’excitation.
Mais il n’est pas question de s’emballer. Après des félicitations, Mike me fait rapidement le tour de mes erreurs, je range mon parachute, j’en prends un autre et en moins de 15 minutes on remonte à nouveau dans l’avion pour un autre saut. Même programme sauf que cette fois-ci je n’aurai que deux DDT à faire. Étant plus relaxé, ou plutôt encore drogué à l’adrénaline du premier saut, la chute libre se passe dans de meilleures conditions. J’ai une posture correcte, je comprends ce qui m’arrive et j’ai terminé mes exercices en avance me laissant beaucoup de temps pour profiter du paysage. 6 000 pieds, je déploie mon parachute. Il prend du temps à s’ouvrir, trop de temps. Je l’inspecte, les cordes sont enroulées. Je vérifie mon altimètre, je suis encore suffisamment haut pour prendre le risque d’essayer de résoudre ce genre d’erreur par moi même plutôt que de me débarrasser de ce parachute sans autre forme procès et déployer ma réserve. En donnant des coups de pied pour que mon corps serve de balancier, tout en écartant les attaches, le parachute se déploie finalement au bout de quelques secondes qui me paraissent être une éternité. Je gonfle bien la toile, je vérifie que les controles répondent correctement. A priori c’est bon, mais il pique du nez plus que ce dont à quoi je m’attends. J’essaie de l’examiner autant que je peux en quête d’une éventuelle faille grave qui m’aurait échappée, mais je n’en trouve pas. Je prends donc le risque de continuer avec ce parachute, vu qu’il va à peu près où je veux, je devrais m’en sortir. L’atterrissage qui suit n’est pas aussi maitrisé que le premier car il se finit en glissade sur les fesses, mais le tout en douceur, ce qui est le principal. S’en suit un débriefing vidéo à l’appui ce qui est idéal pour vraiment voir toutes mes erreurs, mes deux instructeurs étant munis de caméras. Je peux alors m’esquiver pour déjeuner thaïlandais et me balader en bord de plage. L’idée étant de me détendre au maximum tout en remettant mes tripes un peu à leur place après avoir été tellement secouées ce matin.
16h20, je remonte dans l’avion pour un troisième saut. Cette fois, on est encore plus serré que d’habitude. Devant moi, une damoiselle en tenue d’écureuil – wingsuit – me fait rêver du jour où je serai à sa place. 13 000 pieds, je me retourne tant bien que mal pour me rapprocher de la porte de l’avion et j’en saute accompagné de Mike et James. Je vérifie que tout va bien, je fais une seule DDT cette fois, puis les deux me lâchent pour que je me rende compte de comment je bouge. Je suis beaucoup moins stable tout d’un coup. Je prends conscience à quel point ma posture impacte sur mes mouvements et ma stabilité. Mike me restabilise à plusieurs reprises. 6 000 pieds, j’ouvre mon parachute. Les cordes sont à nouveau enroulées. Décidément ! Je démêle tout ça, prends contrôle de la bête et profite du paysage. On est presque au coucher du soleil, les lumières rasantes sont magnifiques. Mike me parle à la radio, je prépare mon atterrissage comme d’habitude donc il a tendance à me laisser un peu plus faire, vu qu’il voit qu’à priori je sais où je vais. Par contre je commence è avoir bien mal aux bras, j’ai plus de difficulté à tirer sur les sangles et le vent est un peu plus actif que ce matin. Qu’importe, je suis bientôt au sol. Mike me guide sur la dernière descente et l’atterrissage se passe à merveille, presque sans glissade.
Ce sera néanmoins mon dernier saut pour la journée, je commence à fatiguer et de toutes façon je dois filer à l’aéroport pour prendre mon avion retour pour Wellington. Ce que je fais après un court débriefing avec Mike & James. Ce soir je suis lessivé, mais ravi. A chaque fois que je revois les vidéos des sauts, mon cœur se remet à battre rapidement et je recommence à avoir peur. Je suppose que c’est humain… il va m’en falloir encore un bon petit nombre avant d’être aussi décontracté que mes instructeurs !

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 15th of April, 2012

 

The Bay next door (Wellington)

07 Apr 12

I guess this is what they call “quality of life”.
How do they expect us to go back to big cities and spend 2 hours a day in some overcrowded subway train when this is the kind of scenery you can get while walking to work ?
I still need to figure this one out… :)

 
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Posted in 2012 : New Zealand the 07th of April, 2012